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De quoi est mort George Floyd ? Cette question pourra sembler superflue à nombre de ceux qui ont vu les images de l’agonie du quadragénaire afro-américain, maintenu à terre pendant 9 minutes et 29 secondes sous le genou du policier Derek Chauvin, en mai 2020, dans une rue de Minneapolis. Elle est pourtant au cœur du procès du policier inculpé de meurtre et d’homicide involontaire.
Pour les experts médicaux, interrogés durant de longues heures ces derniers jours, la réponse ne fait aucun doute. Venus d’horizons différents, parties prenantes au dossier ou consultants indépendants, les professionnels qui se sont succédé à la barre des témoins ont tous pointé une mort par asphyxie, due à la pression exercée par le policier sur le cou et le dos de la victime.
Jour après jour, l’avocat de la défense s’efforce pourtant d’instiller « un doute raisonnable » dans l’esprit des jurés
Mais, pour la défense de M. Chauvin, la question reste ouverte. Elle constitue même l’un des éléments-clés d’un dossier qui, après deux semaines d’audience et le témoignage de plusieurs dizaines de personnes convoquées par l’accusation, s’est révélé régulièrement accablant pour l’accusé. Avec calme et ténacité, Eric Nelson, l’avocat du policier, qui mène seul les interrogatoires, entend en effet démontrer que l’état de santé général de la victime et son addiction aux opiacés ont joué un rôle déterminant dans son décès. Jour après jour, soucieux de dédouaner son client, il s’efforce donc d’instiller « un doute raisonnable » dans l’esprit des jurés, qui devront se prononcer à l’unanimité lors du verdict.
Examen des « circonstances »
Dans ce contexte, l’un des témoignages était particulièrement attendu, vendredi 9 avril. Andrew Baker, le médecin légiste en chef du comté ayant pratiqué l’autopsie de George Floyd, avait conclu à une mort par « arrêt cardiaque et pulmonaire », dû à son immobilisation par les forces de l’ordre. Il avait qualifié la mort « d’homicide », « au sens médical du terme », c’est-à-dire un décès provoqué par une autre personne. Il a précisé à la barre qu’il n’avait pas visionné les images de l’agonie de M. Floyd qui circulaient déjà sur les réseaux sociaux avant de pratiquer l’autopsie, afin de ne pas « biaiser son examen ».
Mais le médecin expérimenté avait aussi pointé dans son rapport des « conditions » ayant pu « contribuer » à la mort, notamment la présence de drogues dans l’organisme, de l’artériosclérose et de l’hypertension artérielle. Des éléments sur lesquels s’appuie la défense depuis le début du procès et qu’elle entend développer dans les prochains jours en convoquant ses experts à la barre.
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