Polémique en Allemagne après l’utilisation de l’imagerie des camps nazis dans un clip de Rammstein

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Le groupe de rock allemand le plus célèbre revoit à sa manière dans « Deutschland » l’histoire de son pays – et ses membres apparaissent déguisés en prisonniers juifs des camps de concentration.

Par Stéphane Davet Publié aujourd’hui à 05h41

Temps de Lecture 2 min.

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Til Lindemann, le chanteur du groupe Rammstein, à Wacken, en Allemagne, en 2013.
Til Lindemann, le chanteur du groupe Rammstein, à Wacken, en Allemagne, en 2013. AXEL HEIMKEN / AFP

Diffusées le 27 mars, les 35 secondes de teaser du nouveau clip Deutschland du groupe de rock allemand Rammstein a suscité une vague d’indignations. Habillés en tenue de prisonniers de camps de concentration, étoile jaune cousue sur le tissu rayé, les musiciens y apparaissent prêts à être pendus. Cette mise en scène « représente le franchissement d’une ligne rouge », s’est offusqué Felix Stein, responsable de la lutte contre l’antisémitisme pour le gouvernement allemand, en ajoutant : « Peut-on utiliser la période nazie à des fins promotionnelles ? »

« La façon dont Rammstein détourne la souffrance et le meurtre de millions de gens à des fins de divertissement est frivole et abjecte », a dénoncé de son côté Charlotte Knobloch, ancienne présidente du Conseil central des Juifs. A Jérusalem, la porte-parole du mémorial Yad Vashem, Iris Rosenberg, a commenté l’affaire d’un « Yad Vashem encourage les artistes à agir de manière responsable, à respecter les victimes de l’Holocauste et les survivants ».

Lire aussi « Rammstein : Paris » : metal en fusion

Créé en 1994 par des musiciens originaires d’ex-Allemagne de l’Est, issus de la scène punk underground de RDA, Rammstein, le groupe germanophone le plus célèbre dans le monde (20 millions d’albums vendus), a l’habitude des polémiques. Baptisé en référence à une ville allemande, Ramstein, base militaire de l’OTAN, où eut lieu, en 1988, une catastrophe aérienne, cette formation fusionnant guitares du heavy metal, rythmiques industrielles et sons synthétiques de la dance music n’a cessé de cultiver la provocation.

Usant des classiques recettes du sexe (le clip de Pussy, réalisé avec des actrices du X, diffusé sur un site pornographique), de la violence et de l’hémoglobine (comme le titre Mein Teil, écrit en référence au cannibale de Rotenburg, sordide fait divers de 2002), le groupe aux impressionnantes scénographies live, bourrées de pyrotechnie, a pu aussi associer ses rythmiques martiales à des références ambiguës, en utilisant, par exemple, des images du film de propagande nazie, Les Dieux du stade, de Leni Riefenstahl, dans leur vidéo de Stripped, une reprise des Anglais de Depeche Mode.

Humour très noir

Réfutant toute sympathie néonazie, tout en revendiquant un goût de la provocation et un sens de l’humour très noir, le groupe, dont le chanteur, Till Lindemann (fils du poète et auteur de livres pour enfants Werner Lindemann), aime rouler les « r », pourra cette fois plaider, qu’au-delà de son teaser de mauvais goût, le clip de Deutschland, mis en ligne le 28 mars (avec plus de 13 millions de vues sur YouTube, en moins de 48 heures), peut s’interpréter comme une épopée antinationaliste allemande.

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