Plainte: les controverses autour du Dr Rambarun relancées

Ce n’est pas la première fois que ce médecin se retrouve sous les feux des projecteurs. La semaine dernière, le Medical Council a demandé au commissaire de police d’enquêter sur le Dr Maha Prakash Rambarun. En parallèle, une enquête de l’Ordre des médecins sur leur confrère a débuté.

Tout est parti d’une déclaration du médecin : il y a trop de cas de négligence médicale à Maurice. C’est ce qu’a allégué le Dr Maha Prakash Rambarun à la radio la semaine dernière. Il a même créé une page Facebook pour rallier les proches de victimes de négligence médicale.

«Mais il n’est pas une autorité et ne représente personne. Il ne peut pas prendre sur lui pour annoncer de telles choses», fulmine le Dr Kailesh Jagutpal, président du Medical Council. Il précise que le médecin ne jouit pas d’une bonne réputation. «Il a été accusé dans des affaires de moeurs. Dans le passé, le Medical Council avait refusé de l’enregistrer. »

Le Dr Prakash Rambarun est aussi un agent recruteur pour des universités en Chine, en Russie et en Ukraine. Cela lui a valu plusieurs désagréments. En juin 2003, un jeune Mauricien est tabassé à mort en Russie par des skinheads. C’est ce médecin qui avait fait le nécessaire pour le départ et les inscriptions du garçon. Le médecin- recruteur tient alors une conférence de presse pour affirmer qu’il n’a jamais vu de skinheads à St-Pétersbourg et que les gens ont raconté «beaucoup de conneries».

Quelques jours après, il organise une réunion pour les parents dont les enfants sont en Russie. Lors de la rencontre, il parle des qualités d’un médecin, du diabète et d’autres sujets. Les esprits s’échauffent, les parents présents crient à l’arnaque et la police doit intervenir. Le Dr Prakash Rambarun, lui, parle d’une réunion positive.

En juin 2008, le Dr Prakash Rambarun n’est plus recruteur car il a été expulsé de la Kharkov State Medical University en Ukraine, selon un communiqué émis par le consul honoraire d’Ukraine à Maurice. Jugeant le communiqué diffamatoire, le médecin essaie de traîner le diplomate en justice. La plainte est rejetée car le diplomate jouit de l’immunité. «C’était sa performance qui en était la cause. Mais il avait aussi d’autres problèmes », explique un proche du dossier, à l’époque.

En 1998, un enfant a porté plainte contre le médecin, présenté comme un orthopédiste, pour attentat à la pudeur. Le même chef d’accusation a pesé sur lui en France. Sollicité, le médecin a nié en bloc les accusations portées contre lui à Maurice. «En France, il y a eu une accusation, mais à Maurice, le Medical Council a cru que c’était une condamnation. Cela a pris 15 ans pour que la situation soit rétablie et que je puisse m’enregistrer», déclare-t-il. Quant à la plainte actuelle du Medical Council, il n’en est pas au courant.