Philippe Sands: «Aucun doute que Maurice et le Royaume-Uni vont bientôt s’asseoir et discuter»

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Philippe Sands, QC, Lead Counsel de Maurice sur le dossier Chagos.

Philippe Sands, QC, Lead Counsel de Maurice sur le dossier Chagos.

L’avocat anglais de Maurice exprime son optimisme quant à une solution permanente sur la problématique chagossienne. Il prône le dialogue avec les Britanniques et note que, jusqu’à présent, aucun juge international n’a soutenu la position anglaise.

L’avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) en poche, quelle est désormais la prochaine étape ?

Toutes les personnes concernées réfléchiront. Cette décision fait autorité et aura des effets au sein du système des Nations unies et au-delà. Il ne fait aucun doute qu’à un moment donné, l’île Maurice et le Royaume-Uni vont bientôt s’asseoir et discuter.

Vous prônez le dialogue entre les deux pays pour trouver un moyen de faire avancer les choses. N’êtes-vous pas là trop optimiste ?

Je suis un optimiste réaliste. Qui aurait cru, il y a quelques années à peine, qu’une telle décision serait obtenue du principal organe judiciaire des Nations unies ?

Pourtant, la réaction du Royaume-Uni soutenant qu’il ne s’agit que d’un avis consultatif non contraignant démontre clairement que la résistance Britannique se poursuit. Qu’elle autre alternative si le dialogue échoue ?

Attendons voir.

La position de l’île Maurice est qu’elle reconnaît l’existence de la base américaine à Diego Garcia et qu’elle a fait comprendre clairement aux Américains et au pouvoir administratif qu’elle accepte l’avenir de la base. Pourquoi cette position ?

C’est une question qui s’adresse au gouvernement et non aux conseillers juridiques. La position énoncée devant la Cour, comme précédemment, était que la base peut fonctionner «conformément au droit international».

Concrètement, est-ce que des Chagossiens pourront retourner vivre dans leur archipel ?

Cette question devra être soumise à un examen plus approfondi par tous les États concernés. J’espère que ce sera le plus tôt possible.

Vous travaillez avec Maurice sur le dossier Chagos depuis le gouvernement de Navin Ramgoolam. Quelles ont été les différentes étapes jusqu’à aujourd’hui ?

Chaque étape était nécessaire. D’abord, la Convention des Nations unies sur le droit de la mer, un succès qui a donné lieu à une décision selon laquelle le parc marin était contraire au droit international, et deux opinions distinctes des juges Kateka et Wolfrum selon lesquelles les Chagos faisaient partie de l’île Maurice.

Ensuite, l’avis consultatif, qui confirme cette conclusion juridique. 19 juges et arbitres internationaux ont examiné le fond de l’affaire : 14 ont jugé que la décolonisation de Maurice reste incomplète, que Maurice a la souveraineté sur les Chagos, que le droit à l’autodétermination a été violé. Cinq n’ont exprimé aucune opinion sur ces questions. Aucun juge ou arbitre n’a exprimé son accord ou soutenu la position du Royaume-Uni.

Sinon, une question que bon nombre se pose à Maurice. Vous qui travaillez pour Matrix Chambers, tout comme Clare Montgomery, l’avocate de Pravind Jugnauth, comment expliquez-vous que le jugement du Conseil privé dans l’affaire MedPoint et l’avis consultatif de la CIJ sur les Chagos sont tombés le même jour, à quelques heures d’intervalle ?

Je n’ai rien à voir avec l’autre affaire, mais il semble que ce soit une coïncidence totale.


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Lexpress

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