Pékin veut faire de Trieste l’un des points de passage des « nouvelles routes de la soie »

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Malgré les mises en gardes de la Maison Blanche et des partenaires européens de l’Italie, la Chambre des députés a voté en faveur de l’accord.

Par Jérôme Gautheret Publié aujourd’hui à 11h15

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Trieste, en 2017.
Trieste, en 2017. ALBERTO PIZZOLI / AFP

Certes, les travaux ne sont pas finis, mais cela commence à prendre forme. Sur cette plate-forme artificielle de 12 hectares, dont 8 gagnés sur la mer, le gros œuvre tire à sa fin. D’ici à la fin de l’année, ou au plus tard début 2020, un nouveau terminal va voir le jour au sud du port de Trieste, à deux pas de la frontière slovène.

Dans quelques mois, une société chinoise devrait en assurer, au moins partiellement, l’exploitation. Cette perspective, couplée à la volonté de faire de Trieste un des débouchés des « nouvelles routes de la soie » voulues par le président Xi Jinping, a provoqué en Italie – et au-delà – une émotion à la hauteur de l’enjeu. L’accord, négocié depuis plusieurs mois, doit être une des premières annonces concrètes accompagnant la signature d’un mémorandum d’entente entre Rome et Pékin, censé intervenir à l’occasion d’une visite du président chinois en Italie, les 20 et 21 mars.

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Lancés en 2016, les travaux du terminal étaient titanesques : des centaines de piliers ont été plantés dans la mer, avant d’être reliés entre eux pour soutenir des dalles de béton. Sur le chantier, on ne peut s’empêcher de faire remarquer que pour l’heure, les coûts (140 millions d’euros, dépollution des sols compris) et les délais sont tenus, ce qui n’est pas forcément conforme aux habitudes italiennes. Et dans les bureaux des ingénieurs, on déploie les plans mirobolants d’extensions futures.

« Il s’agit uniquement de concessions »

Lundi 18 mars, Trieste a célébré les 300 ans de l’octroi à la ville, par l’empereur Charles VI de Habsbourg, du statut de port franc, qui lui a assuré un décollage immédiat et deux siècles de prospérité, jusqu’à la première guerre mondiale. Certes, le XXe siècle est passé par là, et il a été nettement moins favorable au port adriatique, mais depuis quelques années, Trieste vit à l’heure d’une véritable renaissance. Le nouveau terminal en chantier est le symbole le plus éclatant de cette embellie.

De Pirelli au Milan AC, l’Italie a accueilli ces dernières années de nombreux investissements chinois. Mais avec le projet des « routes de la soie », la perspective est différente, car il est au moins autant question de géopolitique que d’économie.

« Il ne s’agit pas d’une prise de contrôle du port par la Chine »

Malgré les mises en gardes de la Maison Blanche et des partenaires européens de l’Italie, après plusieurs jours de tensions à l’intérieur de la majorité, la Chambre des députés a voté en faveur de l’accord entre Rome et Pékin, mardi, par 282 voix contre 227. « Je ne sais pas dans le détail ce que s’apprête à signer le gouvernement, mais je sais ce qu’il n’y aura pas dans l’accord : il ne s’agit pas d’une prise de contrôle du port par la Chine, assure le président de l’autorité portuaire de Trieste, Zeno D’Agostino. Ici, il y a déjà des sociétés turques, danoises ou hongroises. Le statut des investisseurs chinois ne sera pas différent : le port continue à appartenir au domaine public, et il s’agit uniquement de concessions, qui peuvent toujours être dénoncées. »

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