« Pékin va avoir tout loisir de donner de nouvelles preuves de ses sentiments pro-européens »

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Même s’il a dit lors de sa visite à Paris tout le bien qu’il pense de l’Union européenne, le président chinois n’a pas désamorcé la défiance persistante des Européens, estime dans sa chronique Jean-Michel Bezat, journaliste au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 11h35 Temps de Lecture 3 min.

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Chronique. Le président chinois s’en est retourné à Pékin au terme de deux visites d’Etat, en Italie et en France, où il a fait coup double. Le premier a tout de séduisant : l’achat de 300 Airbus pour 30 milliards d’euros, un passage obligé par la case occidentale dans l’un des rares secteurs où son pays accuse encore un retard technologique. Le second est plus inquiétant : la signature d’un accord sino-italien lui donnant de nouvelles clés pour introduire le « made in China » au cœur du Vieux Continent par les ports de Gênes et de Trieste.

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Bien sûr, Xi Jinping a dit à Paris tout le bien qu’il pense de l’Union européenne (UE). « Une Europe unie et prospère correspond à notre vision d’un monde multipolaire » et « la Chine soutiendra toujours l’intégration européenne », a-t-il déclaré à l’Elysée devant Emmanuel Macron, la chancelière allemande, Angela Merkel, et le président de la Commission, Jean-Claude Juncker. Dans un bel élan commun, ils lui avaient demandé de « respecter l’unité de l’Union européenne » – une requête qui en dit long sur leur défiance persistante. Aucun n’a oublié l’appétit des géants industriels chinois pour les infrastructures des pays du Sud, au bord de la faillite en 2009-2011, même s’ils avaient ainsi profité de la politique d’austérité et de cession d’actifs imposée par Bruxelles et Berlin.

Un « concurrent stratégique »

Pékin va avoir tout loisir de donner de nouvelles preuves de ses sentiments pro-européens lors du sommet UE-Chine, le 9 avril, à Bruxelles. Une fois de plus reviendra sur la table la question de la « réciprocité » dans les échanges que l’UE réclame, en vain jusqu’à présent. Les deux parties doivent s’entendre sur un calendrier de levée des barrières protégeant le marché chinois. L’empire du Milieu y est-il sincèrement disposé, comme veulent le croire les dirigeants européens après leur rencontre avec Xi ?

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La Chine se dit prête à accepter une réforme de l’Organisation mondiale du commerce, où elle abuse d’un statut privilégié depuis 2001. Il y a vingt ans, le président américain Bill Clinton affirmait que son adhésion « l’encouragera à jouer selon les règles internationales » et Pascal Lamy, commissaire européen au commerce, se réjouissait du futur partage des tâches : aux Chinois les produits bas de gamme, à nous « la haute valeur ajoutée ». On sait ce qu’il est advenu. Fort de ses TGV et de ses fusées, M. Xi a asséné cette cruelle vérité à Macron et Merkel : « Nous avons fait en quarante ans ce que vous avez fait en trois siècles. »

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