Pékin et Washington se toisent en mer de Chine du Sud

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De nouvelles manœuvres militaires de Pékin en mer de Chine du Sud provoquent de vives tensions avec ses voisins ainsi qu’une manifestation de force des Etats-Unis, inhabituelle par son ampleur. La Chine a mené, du 1er au 5 juillet, des manœuvres autour des îles Paracels, provoquant la colère du Vietnam et des Philippines.

Depuis 1974, Pékin occupe ces îles, également revendiquées par le Vietnam. De leur côté, les Philippines ont – avec succès – attaqué en 2013 devant les tribunaux internationaux la prétention de la Chine à revendiquer des « droits historiques » sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale. Pour Hanoï, les exercices de juillet « violent sérieusement la souveraineté du Vietnam ». Le Parti communiste au pouvoir à Hanoï n’exclut pas de porter à son tour le contentieux territorial qui l’oppose à son puissant voisin devant les tribunaux. De son côté, le secrétaire à la défense des Philippines juge que c’est une « grave provocation ».

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Pour Mathieu Duchâtel, responsable du programme Asie à l’Institut Montaigne, l’exercice qui vient de se dérouler « inclut un scénario de débarquement amphibie auquel participent les gardes-côtes. C’est une première depuis la réforme qui place ceux-ci, en temps de guerre, sous le commandement direct de la commission militaire centrale. La Chine renforce ainsi sa capacité à prendre des territoires insulaires à ses rivaux ». Pour le chercheur, « le choix des Paracels pourrait constituer un avertissement ciblant le Vietnam à l’heure où ce pays semble de plus en plus intéressé par une action en droit international contre la Chine sur la mer de Chine du Sud ».

Pour Pékin, « un simple show »

Mais Pékin n’a pas partie gagnée. « La Chine est encore loin de son objectif d’étendre son administration effective de la mer de Chine du Sud pour en exclure toute présence des navires des pays non riverains », note M. Duchâtel. Les Etats-Unis ont en effet vigoureusement dénoncé les exercices militaires chinois. « Les actions de la République populaire de Chine contredisent son engagement de ne pas militariser la mer de Chine du Sud, et la vision des Etats-Unis d’une région indo-pacifique libre et ouverte », a déclaré le département d’Etat le 3 juillet, dans un communiqué qui dénonce également des actions destinées à « affirmer des revendications illégitimes et désavantager » les voisins de la Chine en Asie du Sud-Est.

Surtout, les Etats-Unis ont déployé dans la zone deux porte-avions, le Ronald Reagan et le Nimitz. Un déploiement de forces sans précédent depuis 2014. Entrée en mer de Chine du Sud samedi, en provenance de la mer des Philippines, la marine américaine a procédé à des centaines de décollages d’avions de chasse, de surveillance et d’hélicoptères. Durant vingt-huit heures, un bombardier B-52 américain a même participé à ces manœuvres. Selon le contre-amiral George M. Wikoff, qui commande le Ronald Reagan, ces exercices « offrent un signal dépourvu d’ambiguïté à nos partenaires et alliés que nous sommes engagés en faveur de la sécurité et de la stabilité de la région ». En avril, les marines américaine et australienne avaient mené des manœuvres conjointes en mer de Chine du Sud ; et, en juin, la marine américaine y avait procédé à un entraînement conjoint avec le Japon.

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