Paul Marchand, reporter en guerre

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Les reporters de guerre Paul Marchand, au centre, et Rémy Ourdan, à droite, à l’aéroport de Sarajevo, vers 1992-1993.
Les reporters de guerre Paul Marchand, au centre, et Rémy Ourdan, à droite, à l’aéroport de Sarajevo, vers 1992-1993. PATRICK CHAUVEL

On dit des femmes de Sedrenik qu’elles ont les plus belles jambes de Sarajevo. Et pour cause : dans ce quartier construit à flanc de colline, les rues sont tellement pentues que le taxi lui-même semble avoir du mal à grimper jusqu’à la fontaine, près du sommet. Mais une fois là-haut, quel panorama ! C’est assis sur la margelle de pierre, avec vue sur la capitale bosnienne et les tombes flambant neuves de ses cimetières, que Paul Marchand aimait embrasser d’un seul regard son théâtre des opérations – ou, peut-être, son théâtre tout court.

La guerre faisait rage en ex-Yougoslavie. Entendait-il siffler les balles des snipers ? Exploser les centaines d’obus tirés chaque jour sur la cité ? Sans doute. Durant quinze mois, de juillet 1992 à octobre 1993, ce journaliste français a été correspondant de plusieurs radios francophones dans la ville encerclée (le siège de Sarajevo par les nationalistes serbes a duré, lui, de mai 1992 à février 1996).

Une situation très particulière, comme le rappelle Rémy Ourdan, qui a couvert ces événements pour Le Monde : « Ce qui différenciait Sarajevo de toutes les autres guerres, c’est qu’il n’y avait pas d’arrière. Comme chaque endroit de la ville pouvait être atteint à tout moment par les tirs et les bombardements, la ville entière devenait un front, pour les civils comme pour les combattants, et pour les reporters qui décidaient d’y vivre… »

Personnalité flamboyante

Rapatrié en France à cause d’une grave blessure au bras, Paul Marchand n’est pas retourné travailler en Bosnie mais a écrit plusieurs livres où il est question du conflit. L’un d’eux, Sympathie pour le diable, vient d’être réédité chez Stock (304 p., 18,50 €) après une première parution au Québec (Lanctôt, 1997) puis chez Florent Massot, un an plus tard. Aujourd’hui, dix ans après le suicide de son auteur, cet essai donne son nom à un film qui doit sortir en France le 27 novembre. Réalisé par le Canadien Guillaume de Fontenay, il évoque la personnalité flamboyante de Paul Marchand, mais aussi le quotidien d’une cité en guerre et l’étrange métier des journalistes chargés de le raconter.

En tendant un peu le cou, depuis la fontaine, Paul Marchand pouvait apercevoir au loin l’hôtel Holiday Inn, qui fut son QG. Le réalisateur a fait de ce gros cube jaune d’or, baptisé « l’œuf » en raison de son éclatante couleur, l’un des décors importants du film. « Un lieu bizarre, presque invraisemblable », observe l’écrivain et ancien correspondant de guerre Jean Hatzfeld.

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