Pascal laroulette : « L’État est en panne de leadership écologique»

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– Honnêtement, je pense que oui. On les a invités aux Assises, sans plus. Pour moi, c’est purement transactionnel. Il n’y a pas vraiment eu d’échanges concrets. Et pourtant, il faut les prendre au sérieux, ils ne font que demander ce qui est légitime, soit le droit de vivre dans un pays géré correctement avec une politique de gestion des ressources marines et terrestres. Il ne faut pas oublier qu’on est un petit pays, mais qu’on a un territoire marin qui fait 1 250 fois le territoire terrestre. Il faut mettre en place une politique élargie, bien pensée. On n’a pas le temps pour des projets bric-à-brac.

Je rejoins Malenn Oodiah sur ce point, qu’il faut tailler l’offre selon la demande du public. Et le public est jeune, très jeune. C’est sur la jeunesse qu’il faut capitaliser. Par exemple, je travaille sur le projet des gourdes et pour attirer les jeunes, j’utilise des outils et modes de communication qu’ils comprennent, notamment le street art ou la musique. On ne doit pas être tout le temps négatif. En somme, l’éco-citoyen ne doit pas projeter l’image d’un râleur, qui est tout le temps en colère. Il faut essayer de trouver les mots qu’il faut pour faire passer le message.

◆ Comment voyez-vous la société de Maurice dans dix ans ?

– Maurice a tout pour réussir et tout pour échouer. Le système capitaliste qui prévaut dans le pays favorise l’individualisme; par exemple, la réussite se mesure à l’accumulation de la richesse. Une personne dans sa BMW n’hésitera pas à jeter son mégot de cigarette en pleine rue. Lui, il est confortable dans la voiture, mais qu’en est-il des autres personnes ? Qu’en est-il de son environnement ? L’État est en panne de leadership écologique. Et pourtant, on a tous les ingrédients pour réussir. Notre pays est entouré de vert et de bleu. Nous avons un territoire maritime énorme. S’il est capitalisé correctement peut devenir un centre de recherche pour le monde scientifique. Il y a du potentiel pour développer une industrie autour de l’économie bleue qu’il faut relancer avec tous les acteurs du secteur. Il y a beaucoup d’initiatives écologiques privées à Maurice. Il y a donc un désir pour réussir et il faut juste que l’Etat valorise ces initiatives, que l’Etat sache converger tous ces petits ruisseaux vers la grande rivière, et il faut que les Mauriciens mettent leur ego de côté.

◆ La Terre s’épuise, le niveau de la mer augmente, la température aussi. La crise écologique est là. Y a-t-il de l’espoir ?

– Il y a toujours de l’espoir. Tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, dit le dicton. Je raconte cette anecdote à chaque fois : quand Maurice Piat a été ordonné cardinal, il y avait un cardinal italien qui avait fait le déplacement à Maurice. Il avait dit une phrase qui m’avait interpellé : “La Terre se renouvelle toujours pour s’adapter à sa situation. Il y a toujours de l’espoir.” Pour s’en sortir, il faut impérativement revoir le système éducatif et le modèle économique, qui doit se développer autour des écosystèmes marins et terrestres. Et c’est nous qui devons faire cela. Il faut que la force vienne de la société civile. C’est nous les patrons et nous sommes les seuls à définir la politique de développement. Messieurs les décideurs, vous êtes là pour servir et pas pour vous servir !



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Le Mauricien

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