« Partout où l’Iran exerce une influence dans le monde arabe, il est aujourd’hui sur la sellette »

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Le régime de Téhéran, qui se félicitait d’être une puissance qui compte du golfe Arabo-Persique à la Méditerranée, se voit aujourd’hui contesté dans plusieurs pays, explique dans sa chronique Alain Frachon, éditorialiste au « Monde ».

Publié aujourd’hui à 03h46, mis à jour à 03h47 Temps de Lecture 4 min.

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Des irakiens chiites, partisans de Moqtada Al-Sadr, manifestent à Bagdad (Irak) contre toute implication dans le conflit entre l’Iran et les Etats-Unis, le 24 mai.
Des irakiens chiites, partisans de Moqtada Al-Sadr, manifestent à Bagdad (Irak) contre toute implication dans le conflit entre l’Iran et les Etats-Unis, le 24 mai. AHMAD AL-RUBAYE / AFP

Pour la première fois, l’Iran est contesté dans ses « dominions » arabes. Partout où la République islamique exerce une influence déterminante dans le monde arabe, elle est aujourd’hui sur la sellette – en Irak, au Liban mais aussi en Syrie. Comment dit-on « rejet » en farsi ? Affaiblie à l’intérieur par les sanctions américaines, la théocratie iranienne est dénoncée à l’extérieur. Pour ingérence dans son « étranger proche ».

Slogan entendu au fil de la mobilisation populaire que connaît l’Irak depuis deux mois : « L’Iran dehors ». Nombre de Libanais n’en pensent pas moins dans les cortèges de protestation qui depuis deux semaines tiennent la rue du nord au sud du pays du Cèdre. Retour de bâton : il n’y a pas si longtemps, le régime de Téhéran se félicitait d’être une puissance qui compte du golfe Arabo-Persique à la Méditerranée. Grâce à ses appuis locaux, elle dispose de cette « autoroute chiite » qui, sans droit de péage pour les Iraniens, assure le parcours Téhéran-Bagdad-Damas-Beyrouth.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le gouvernement d’Abdel Mahdi sur la sellette en Irak

Les historiens diront que les déconvenues d’aujourd’hui sont l’inévitable revers d’une diplomatie régionale hyperactive – impérialiste, jugent certains. Depuis son avènement, en 1979-1980, la République islamique a été attaquée de toutes parts.

Porte-flambeau du monde musulman chiite, la branche minoritaire de l’islam, elle a tissé des liens avec les coreligionnaires de son voisinage arabe. Elle est venue au secours de communautés chiites martyrisées (en Irak du temps de Saddam Hussein) ou marginalisées (au Liban). Elle a signé des accords de défense avec la minorité alaouite (censée être proche du chiisme) au pouvoir en Syrie. Majoritairement sunnites, les régimes arabes y ont vu une atteinte à ce qu’ils estiment être leur droit à une prépondérance naturelle dans la région. Le vieil antagonisme entre Perses et Arabes n’est jamais loin.

Une manière de droit de veto

L’Iran a payé le prix du sang. Il a été attaqué par l’Irak de Saddam Hussein (1980-1988). Mais l’invasion de ce dernier pays par l’armée américaine en 2003 a servi les intérêts de la République islamique. Elle a permis l’arrivée au pouvoir à Bagdad de la majorité arabe chiite irakienne, représentée par des partis et des milices assujettis à Téhéran. Les guerres du Liban et, notamment, l’occupation du sud de ce pays par Israël (1982-2000) ont assuré l’émergence du parti-milice Hezbollah, socle politico-militaire des chiites libanais et aujourd’hui la force dominante à Beyrouth.

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