Paris cherche un point d’équilibre entre Washington et Téhéran

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Jean-Yves Le Drian et Edouard Philippe, le 6 janvier à Paris.
Jean-Yves Le Drian et Edouard Philippe, le 6 janvier à Paris. BERTRAND GUAY / AFP

En diplomatie, parler n’est jamais vain, même si la porte paraît à peine entrebâillée. Alors que l’assassinat de Ghassem Soleimani par les Etats-Unis a soulevé un tourbillon au-dessus du Moyen-Orient, aux conséquences encore insaisissables, Emmanuel Macron a mis en garde l’Iran. Au terme d’un entretien téléphonique, dimanche 5 janvier, avec Donald Trump, le président français a appelé Téhéran à s’abstenir « de toute mesure d’escalade militaire susceptible d’aggraver encore l’instabilité régionale » et à mettre un terme aux « activités déstabilisatrices de la force Al-Qods » dans la région. Un entretien avec le président Hassan Rohani devrait avoir lieu rapidement. Le communiqué, diffusé par l’Elysée, fait aussi état d’une « entière solidarité » avec les alliés de Paris, face aux attaques perpétrées ces dernières semaines contre la coalition en Irak.

Le président français, qui s’est beaucoup investi depuis la fin de l’été 2019 pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien – dont les Etats-Unis s’étaient retirés en mai 2018 –, cherche à préserver une position d’équilibre, sans formuler de critique envers l’administration Trump. « On a toujours dit qu’il fallait encadrer l’influence iranienne dans la région, il ne faut pas nous placer dans un camp ou dans l’autre », dit-on à l’Elysée. C’est une affaire de priorité et d’anticipation.

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Craignant une plus grande déstabilisation régionale, M. Macron a pour horizon premier la lutte contre le djihadisme armé. L’Elysée ne mentionne pas l’élimination de Soleimani dans le communiqué, pour éviter de la qualifier. Elle n’était pas non plus évoquée dans les comptes rendus officiels qui ont suivi ses entretiens, depuis vendredi, avec d’autres acteurs de cette crise en développement, notamment le président turc Recep Tayyip Erdogan et Vladimir Poutine, puis le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed. Dimanche soir, Emmanuel Macron, la chancelière Angela Merkel et le premier ministre britannique Boris Johnson ont signé une déclaration conjointe, appelant à la « désescalade ». Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, avait estimé que les Européens n’avaient pas été assez « utiles », en soutien de Washington.

« Un acte dans une guerre qui avait déjà commencé »

« Notre rôle, car nous avons gardé des contacts avec l’Iran, c’est de faire passer des appels de calme, souligne Michel Duclos, conseiller spécial à l’Institut Montaigne. Il y avait un contexte stratégique où, pour les Etats-Unis, il n’était pas absurde de rétablir la dissuasion face à l’Iran et de faire monter les enjeux. La mort de Soleimani n’est pas une déclaration de guerre, mais un acte dans une guerre qui avait déjà commencé. Les Etats-Unis y perdaient pied depuis qu’ils n’avaient pas réagi à l’attaque du 14 septembre [contre des installations pétrolières en Arabie saoudite]. Là, les Américains viennent de réécrire les règles d’engagement dans la région, en les rendant plus robustes lorsque leurs intérêts sont attaqués. La faiblesse, c’est que la dissuasion n’a pas été rétablie pour les alliés de l’Amérique. »

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