Paris accorde le droit d’asile aux Afghans qui ont travaillé pour la France

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La France a lancé, lundi 10 mai, une vaste opération permettant à une centaine d’Afghans ayant travaillé pour la France et à leurs familles d’obtenir l’asile sur le sol français. Au total, plus de six cents personnes sont déjà concernées par cette mesure, qui répond à une analyse très pessimiste de l’avenir du pays, alors que le retrait en cours des forces américaines place les insurgés talibans en position de force face au régime de Kaboul. Cette décision, prise à l’insu des autorités afghanes, crée cependant des remous avec des partenaires européens qui n’ont pas été consultés et en contestent, pour certains, le bien-fondé. De même, les ONG craignent que cela ne mette en péril leurs activités.

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Lundi, les premiers bénéficiaires – notamment des professeurs de français et leurs proches – se sont envolés vers Paris. Trois à quatre autres départs sont prévus par le ministère des affaires étrangères, qui finance l’opération : il offre les visas, paie les billets d’avion, verse à chacun un petit pécule, s’occupe de l’hébergement et accompagne les procédures de demande d’asile auprès de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). Alors que le gouvernement avait dû s’y prendre à trois fois pour faire venir en France les traducteurs afghans ayant servi aux côtés des militaires français envoyés en Afghanistan entre 2008 et fin 2012, les critères de sélection ont, cette fois-ci, été élargis au plus grand nombre. Et ce, même si la réalité du danger encouru n’est pas clairement établie.

Vive réaction des ONG

Toutes les catégories de personnels sont désormais considérées, par Paris, comme potentiellement en danger en cas de prise de Kaboul par les talibans. Les chauffeurs, les cuisiniers, les employés des agences culturelles, de coopération, ou encore les personnels de ménage et d’entretien se sont vu proposer un autre destin. D’ici à début juillet, si le projet est mené à son terme, seuls resteront présents les personnels français. L’ambassade de France à Kaboul et ses satellites seront donc quasiment fermés, faute de pouvoir fonctionner. Une situation qui risque d’être perçue par les autorités afghanes comme le fait que Paris prend pour acquis qu’elles ne sont pas aptes à faire face à la pression des talibans et que la victoire de ces derniers est certaine.

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L’annonce de la proposition de la France s’est vite répandue. Si certains Afghans travaillant pour des structures françaises avaient, dans un premier temps, laissé entendre qu’ils souhaitaient rester en Afghanistan, beaucoup se sont depuis ravisés. C’est le cas de Salima, employée par la délégation archéologique française en Afghanistan. Dimanche, elle a fini par faire sa demande. Célibataire, elle souhaite partir avec son père et d’autres membres de sa famille, mais elle ne sait pas encore si son cas sera accepté et craint que la France ne fasse machine arrière.

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