« Parasite », dernier avatar du « soft power » sud-coréen

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Sur les murs de la Yonsei University, à Séoul, le 12 février 2020, après le triomphe de « Parasite », de Bong Joon-ho aux Oscars.
Sur les murs de la Yonsei University, à Séoul, le 12 février 2020, après le triomphe de « Parasite », de Bong Joon-ho aux Oscars. Ahn Young-joon / AP

Parasite menace l’économie et la culture américaines. Tel est l’avis du président des Etats-Unis, Donald Trump. En meeting le 21 février à Las Vegas (Nevada), il s’en est pris au film à l’ironie mordante du Sud-Coréen Bong Joon-ho, récompensé par quatre Oscars, et à la Corée du Sud. « Ils nous tuent dans le commerce, vous savez, puis ils remportent l’Oscar pour un film flippant », a cinglé M. Trump.

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Désobligeants, ces propos sonnent pourtant comme la reconnaissance de la qualité de l’industrie culturelle sud-coréenne, cinéma, musique ou encore dramas (séries télévisées), dont Parasite n’est qu’un avatar. Vecteur culturel et moteur économique, la hallyu (« vague coréenne ») a submergé l’Asie, l’Europe et l’Amérique grâce à ses talents dont la figure la plus visible est aujourd’hui le boys band BTS. Le dernier album du groupe-phare de la K-pop, Map of the Soul : 7, s’est imposé dès sa sortie, le 21 février, en tête des ventes sur iTunes dans 91 pays et territoires, un record.

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Ces succès sont le fruit d’une politique amorcée dans les années 1990. A l’époque, la Corée du Sud connaît une croissance accélérée grâce à son industrie. Le président Kim Young-sam (1993-1998) remarque que les recettes du film américain Jurassic Park (1993), de Steven Spielberg, équivalent à la vente de 1,5 million de voitures Hyundai. Le gouvernement choisit alors d’utiliser le levier culturel pour « promouvoir la Corée du Sud, pays mal connu, et dire au monde : “Nous sommes là !” », explique Nam Sang-hyun, chercheur à la Fondation coréenne pour les échanges culturels internationaux (Kofice).

L’internationalisation commence en Asie par les dramas, qui reproduisent ce qui a fait la réussite de l’industrie traditionnelle : l’exportation de produits de qualité et bon marché. « Lors de la crise asiatique de 1997, le marché asiatique était dominé par les Japonais. La crise ayant fait plonger les recettes publicitaires des diffuseurs, une chaîne taïwanaise a misé sur une production sud-coréenne qui a rencontré un grand succès et coûtait dix fois moins cher que les productions nippones », se souvient Song Byeong-joon, dirigeant de la société de production Group8.

Identité culturelle

Fort du soutien des autorités, notamment des présidents progressistes Kim Dae-jung (1998-2003) et Roh Moo-hyun (2003-2008), qui souhaitaient faire de la Corée « l’un des cinq premiers pays de l’industrie culturelle », le secteur privé investit massivement. Dans la musique, Lee Soo-man, chanteur populaire des années 1970, crée, en 1995, SM Entertainment, aujourd’hui l’une des principales sociétés de production de la K-pop. La société CJ, liée à Samsung, se lance dans la production cinématographique. Le développement rapide d’Internet en Corée du Sud, pays le plus connecté au monde, sert la diffusion des contenus.

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