« One Second », de Zhang Yimou, retiré de la Berlinale

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Le film du réalisateur chinois critiquait ouvertement la Révolution culturelle de Mao Zedong.

Par Frédéric Lemaître Publié aujourd’hui à 16h01

Temps de Lecture 3 min.

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Le cinéaste Zhang Yimou lors de la cérémonie des Golden Horse Awards à Taipei, en novembre 2018.
Le cinéaste Zhang Yimou lors de la cérémonie des Golden Horse Awards à Taipei, en novembre 2018. SAM YEH / AFP

Même le quotidien chinois nationaliste Global Times a dû en convenir : la déprogrammation à la dernière minute du dernier film de Zhang Yimou, One Second, qui devait être projeté vendredi 15 février à la Berlinale, a causé une « immense déception » en Chine. De fait, plus de 160 millions d’internautes ont cherché sur Weibo (l’équivalent chinois de Twitter) la raison de cette déprogrammation. « Problèmes techniques », ont-ils pu lire sur le site du film. La direction du festival berlinois est à peine plus explicite. « En raison de difficultés techniques lors de la post-production, Yi miao zhong [One Second], de Zhang Yimou, ne pourra malheureusement pas être présenté le 15 février dans le cadre de la compétition de la Berlinale », a-t-elle annoncé dans un communiqué.

Pour la plupart des internautes chinois, loin d’être technique, la déprogrammation est politique. On ne sait d’ailleurs pas si le film sera ou non diffusé en Chine. Selon le quotidien de Hongkong, le South China Morning Post, des professionnels du cinéma confirment qu’après avoir, dans un premier temps, donné leur feu vert à la sortie du film, les régulateurs ont changé d’avis et ont demandé à procéder à d’autres coupes.

Renforcement de la censure

C’est que le sujet est sensible. Le réalisateur, entre autres, du Sorgho rouge (Ours d’or à Berlin en 1988) et d’Epouses et Concubines (1991), s’attaquait cette fois à la Révolution culturelle, ces dix années (1966-1976) de chaos et de violences organisées par Mao Zedong pour garder le pouvoir. One Second raconte simplement l’histoire d’un homme qui s’enfuit d’un camp de travail où il est retenu prisonnier pour aller au cinéma, mais la simple évocation de la Révolution culturelle est peut-être jugée inopportune par le pouvoir qui redoute le moindre soubresaut, trente ans après le massacre commis contre les étudiants place Tiananmen. En 2014, Zhang Yimou avait été autorisé en revanche à tourner et diffuser Coming Home, un premier film – très académique – sur la Révolution culturelle.

Cette année, la star du cinéma n’est pas le seul réalisateur chinois à être déprogrammé à Berlin

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