« On a le sentiment de vivre au cœur de l’été avec une fréquentation d’automne »

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La ville a été divisée en trois zones, selon les niveaux de sécurité. Les commerçants oscillent entre l’irritation devant la perte de chiffre d’affaires et l’espoir d’une promotion de leur ville dans le monde.

Par et Publié aujourd’hui à 06h45, mis à jour à 06h45

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Des policiers patrouillent près de l’Hôtel du Palais à Biarritz le jeudi 22 août.
Des policiers patrouillent près de l’Hôtel du Palais à Biarritz le jeudi 22 août. JEAN-CLAUDE COUTAUSSE POUR “LE MONDE”

Un peu avant minuit, jeudi 22 août, des dizaines de policiers ont tiré des barrières métalliques à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques). Un drôle de ballet sonore pendant que, dans la pénombre, les riverains retiraient leurs voitures et que les derniers touristes quittaient le bord de mer. En moins d’une heure, la grande plage, le casino et l’hôtel du Palais voulu par Napoléon III pour Eugénie, le long de l’océan, ont été séparés du reste du monde. Et la ville s’est réveillée ainsi divisée, à la veille du G7 qui doit accueillir ce week-end sur la côte basque les dirigeants des pays les plus riches.

« Désormais, il existe deux Biarritz et même trois », explique patiemment un hôtelier à des Anglais qui ne savent plus très bien s’il est excitant d’être au cœur d’un événement mondial ou rageant de voir ses vacances compliquées par les mesures exceptionnelles de sécurité. Trois Biarritz sur quelques kilomètres carrés.

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Infographie Le Monde

Une sorte de Fort Knox

D’abord, la ville habituelle, délestée toutefois d’une bonne part de ses vacanciers et dont une partie des voies d’accès sont désormais bloquées par des camions de CRS. Ensuite, ce bout de cité en « deuxième ligne », comme disent les agents immobiliers, où seuls peuvent entrer les résidents et les clients des hôtels. Dans cette zone au centre de Biarritz où le moindre passant doit être muni d’un badge, « on a le sentiment de vivre au cœur de l’été mais avec une fréquentation d’automne », murmure un commerçant. Les terrasses sont à moitié pleines. Les restaurants, où d’habitude on se bouscule, sont tranquilles comme lors d’une semaine de Toussaint. Les rues ne connaissent plus la plaie des embouteillages, d’ailleurs les voitures ont quasi disparu. C’est délicieux pour celui qui flâne sans devoir ni travailler ni se déplacer.

Et puis, à mesure qu’on approche de l’Atlantique, se dessine la « zone 1 », cette langue bouclée par des policiers et des militaires et hachurée de rouge sur les plans de la ville distribués depuis dix jours par la mairie. Là, se croisent devant le casino et le Palace où logeront les chefs d’Etat – Donald Trump excepté –, les délégations des pays du G7 et celles venues d’Inde, d’Australie ou d’Afrique, dont les dirigeants n’entreront en piste que dimanche, conviés en deuxième partie de sommet par le club des pays riches qu’accueille la France.

C’est évidemment le lieu le plus spectaculaire du moment. Une sorte de Fort Knox léché par les vagues scintillantes de l’océan. Dès jeudi après-midi, alors que le front de mer était encore ouvert au public, on y a vu arriver des files de monospaces noires. En sont descendus des centaines de diplomates et technocrates en costumes/cravates sombres, troupeau saugrenu croisant celui des surfeurs – peau bronzée et musculature impeccable – qui remontaient de la grande plage de Biarritz en tenant sous le bras leur planche.

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