nouvelle épreuve de force entre Rome et Bruxelles

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La Commission européenne a envoyé au gouvernement italien une lettre le sommant de s’expliquer sur la détérioration des finances publiques. Elle pourrait aboutir au lancement d’une procédure pour déficit excessif le 5 juin.

Par , et Publié aujourd’hui à 09h11

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Le ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini, leader de la Ligue (extrême droite), à Milan, le 27 mai.
Le ministre de l’intérieur italien, Matteo Salvini, leader de la Ligue (extrême droite), à Milan, le 27 mai. ALESSANDRO GAROFALO / REUTERS

La trêve a été de courte durée. Les élections européennes à peine passées, Matteo Salvini, le tout-puissant ministre de l’intérieur italien, est reparti au combat contre Bruxelles, à coups de déclarations-chocs et de diatribes déterminées contre les règles budgétaires européennes. Au cœur des tensions, cette fois : la lettre envoyée, mercredi 29 mai, par la Commission européenne au gouvernement, le sommant de s’expliquer sur la détérioration des finances publiques. Et ce, alors que les dernières données sur l’économie de la Péninsule « confirment que des progrès suffisants n’ont pas été réalisés » pour réduire l’endettement public en 2018. Au lieu d’être contenu, conformément aux engagements pris à Bruxelles, celui-ci est passé de 131,4 % du produit intérieur brut (PIB) en 2017 à 132,2 % en 2018. Et, selon les dernières projections européennes, il pourrait dépasser les 133 % en 2019.

Quelles que soient les « intenses discussions », qui, à en croire la Commission, ont lieu avec le ministre italien de l’économie, Giovanni Tria, cette missive pourrait aboutir, mercredi 5 juin, à une recommandation de l’institution communautaire, appelant au lancement d’une procédure pour « déficits excessifs » au titre de la dette. Car l’Italie est désormais largement hors des clous des règles du pacte de stabilité et de croissance, avec un endettement public en hausse, largement au-delà du plafond recommandé de 60 % du PIB, et un déficit bien plus élevé qu’attendu en 2018 (2,1 % du PIB). Initialement prévu à 2,04 % du PIB pour cette année, celui-ci a déjà été réévalué par le gouvernement à 2,4 %. Jeudi 30 mai, M. Tria a certes assuré qu’il serait probablement inférieur à ce niveau. Mais la Commission, elle, estime qu’il pourrait dépasser les 3,5 % du PIB en 2020, si rien ne change.

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« Le temps des petites lettres est passé »

Cette procédure concernant la dette avait déjà été engagée fin 2018, puis stoppée, Rome ayant accepté de reporter des dépenses prévues dès début 2019 à un peu plus tard au printemps. Surtout, la Commission, présidée par Jean-Claude Juncker, n’avait alors guère envie de poursuivre l’épreuve de force entamée avec le gouvernement populiste transalpin, au risque d’abîmer encore plus son image, en pleine campagne des européennes. Désormais, le moment politique est jugé moins risqué à Bruxelles. « Néanmoins, la lettre de mercredi n’est qu’une étape procédurale demandant des éclaircissements avant les recommandations du 5 juin, ce n’est pas encore un mouvement décisif de la Commission », rappelle Lorenzo Codogno, professeur à la London School of Economics.

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