Nouvelle disparition d’un critique du pouvoir thaïlandais en exil

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Devant l’ambassade du Cambodge à Bangkok, le 8 juin 2020, un manifestant tient un portrait de l’activiste thaïlandais Wanchalearm Satsaksit enlevé quatre jours plus tôt.

L’enlèvement, à Phnom Penh, jeudi 4 juin, du dissident thaïlandais Wanchalearm Satsaksit, dit « Ta », 37 ans, par des hommes armés en civil a mis en émoi le milieu prodémocratie du royaume siamois. Plusieurs rassemblements ont eu lieu les 5 et 6 juin à Bangkok et d’autres villes de province autour de portraits du militant entourés de fleurs. Des manifestants se sont rendus le 8 juin devant l’ambassade du Cambdoge à Bangkok pour demander que ce pays mène l’enquête.

Wanchalearm (l’usage en Thaïlande est de n’utiliser que le prénom) était affilié au mouvement des « chemises rouges » né après le coup d’Etat de 2006 qui avait renversé le premier ministre Thaksin Shinawatra. Il vivait en exil au Cambodge depuis le putsch suivant, celui de 2014. Il attendait un repas commandé dans une échoppe à proximité de l’immeuble où il vivait dans la capitale cambodgienne quand trois hommes sortis d’une voiture l’ont empoigné et embarqué. Les témoins interrogés par l’ONG Human Rights Watch, la première à donner l’alerte, affirment qu’ils étaient armés. Le militant était au téléphone avec sa sœur, qui l’a entendu dire « je ne peux pas respirer », un cri d’alarme qui a donné sur les réseaux sociaux thaïlandais un avatar local au supplice de George Floyd.

Les frasques du roi

La disparition de Wanchalearm intervient un peu plus d’un an après celle de trois militants qui s’étaient enfuis au Laos puis au Vietnam, d’où ils auraient été transférés en secret vers la Thaïlande. Leurs familles n’ont aucune nouvelle d’eux malgré de multiples requêtes auprès des autorités thaïlandaises, et ils sont donnés pour mort. Wanchalearm est la neuvième victime de ce que Human Rights Watch a qualifié de « disparitions forcées » aux mains du régime thaïlandais depuis 2016. Seuls les cadavres de deux d’entre eux, enlevés au Laos et repêchés fin 2018 dans le Mekong remplis de ciment, ont été formellement identifiés.

Un porte-parole de la police cambodgienne a confirmé, mardi 9 juin, qu’elle « n’a pas arrêté cet individu » Wanchalearm. La police thaïlandaise affirme « n’avoir pas connaissance » de sa localisation, tandis que le ministère des affaires étrangères thaïlandais s’est borné à solliciter des informations auprès son ambassade au Cambodge.

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Ces dénégations sont moquées sur les réseaux sociaux et par les militants qui soupçonnent une opération menée par des agents spéciaux de l’armée. Les élections générales de mars 2019 ont officiellement mis fin à la parenthèse ouverte par le coup d’État de 2014, mais c’est l’ex-général putschiste Prayuth qui s’est fait désigner premier ministre au terme d’un scrutin entaché de graves irrégularités. Nombre de ministres sont d’ex-généraux. Les libertés civiles continuent d’être très encadrées et l’opposition est tenue en laisse.

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