Nouvel an chinois : Le Cochon du bonheur

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C’est l’année du Cochon de Terre, de bon augure selon l’astrologie chinoise. Un moment très attendu par les familles sino-mauriciennes. À Plaine Magnien, chez la famille Keemew, la tradition est importante. Le père de Roland et Philippe Keemew, originaire de Chine, a ramené de son pays natal quelques coutumes qu’ils essaient de perpétuer. Lisette, Philippe et Roland Keemew nous racontent les rites de passage de l’année du Chien à la nouvelle année.

Porte-bonheur suspendus et symboles de la Chine accrochés au mur : dès l’entrée, le rouge prévaut. “Ou kone, Sinwa, tou so zafer rouz”, lance Roland Keemew. On dirait que la maison est déjà décorée pour la fête. “C’est ma déco habituelle, qu’il y ait une fête ou pas. J’adore le rouge. C’est ma couleur favorite”, dit Lisette Keemew, toute joyeuse et vêtue de rouge. Elle regarde une émission sur le nouvel an chinois.

De gauche à droite : Roland Keemew, sa belle-soeur, Lisette Keemew, et son frère, Philippe Keenew

Sous les meilleurs auspices.

À Plaine Magnien, la famille Keemew se met déjà dans l’ambiance de la fête. Lisette et son mari Philippe sont prêts. Leur fille Carine, qui vit en Angleterre, viendra cette année célébrer le nouvel an chinois, en compagnie de son bébé et de son époux. “J’ai hâte de voir ma petite-fille. Nous allons passer un bon moment. L’année du Cochon est l’année de ma fille”, confie Lisette Keemew, avec un large sourire.

Tous assis au salon, ils se racontent les anecdotes du passé et ce qu’ils comptent faire cette année pour accueillir l’année du Cochon de Terre. Une année qui se présente sous les meilleurs auspices à tous les niveaux : santé, travail, amour et chance. “C’est une année qui apportera la prospérité. C’est l’année du bonheur. Le cochon est un animal sacré pour les Chinois. N’oubliez pas que la tirelire a une forme de cochon. Cet animal représente un bon moyen d’investissement”, explique Roland Keemew, le frère de Philippe.

Lisette Keemew devant sa télévision

“Pour le réveillon, j’irai chez mes sœurs à Port-Louis”, précise Lisette Keemew. Son beau-frère recevra chez lui. Le repas de la veille du nouvel an est important. “Quand mes parents étaient là, c’était différent. Cela a quelque peu changé.” Le repas diffère selon les familles. Chez les Keemew, on ne rigole pas avec la nourriture. Ils mangent et partagent avec leurs proches et leurs voisins des gato kravat, gato lasir et sipek, entre autres. “Cochon rouge”, banbara, poulet à la vapeur et kalmar sek seront à leur table. “Le mourgat sek était la spécialité de mon père”, confie Roland Keemew.

Offrande aux ancêtres.

Après le dîner en famille, les pétards sont allumés pour chasser les mauvais esprits. Les jeunes reçoivent une enveloppe rouge (Foon paw) contenant de l’argent. Philippe Keemew précise qu’il ne faut surtout pas passer un coup de balai le jour de l’an. “Ça pourrait porter la poisse ! Nous ne balayons même pas les restes des pétards.”

“Avant, nous faisions une prière la veille du nouvel an. Il n’y a que ma belle-sœur qui continue à perpétuer la tradition. C’est une offrande aux ancêtres et aux dieux”, dit Lisette Keemew. C’est une préparation très symbolique. Ils font une offrande en allumant des bougies rouges, font brûler de l’encens pour rendre hommage à leurs ancêtres et pour leur dire toute leur gratitude. Son beau-frère Roland Keemew poursuit : “Mes parents étaient très à cheval sur le rituel. Malheureusement, avec le temps, cela se perd. Je ne pense pas que mon fils Jason suivra les traditions de kung kung (grand-père) et popo (grand-mère).” Le boutiquier raconte que son père et sa mère parlaient le hakka, une langue chinoise pratiquée principalement dans le sud de la Chine et à Taïwan. “Nos enfants ne connaissent pas cette langue. Nous ne l’utilisions pas quand nous étions enfants. Nous répondions toujours en kreol. C’est navrant aujourd’hui pour nos jeunes”, lance-t-il, en regardant son frère aîné. Ce dernier ajoute : “Mon père est mort à la veille du nouvel an chinois. Nous avions dû repousser les funérailles car personne n’allait venir. Les Chinois sont un peu superstitieux.”

Moment de partage.

“Je n’ai pas encore commencé le grand nettoyage. Je le ferai la semaine prochaine”, dit Lisette, mère de trois enfants. Chacun s’attelle à un nettoyage de fond en comble de la maison : le sol, toutes les pièces, la cour ainsi que les vêtements. Roland Keemew confie que le balayage repousse les mauvais esprits. C’est un acte symbolique. “Ils étaient très exigeants en ce qui concerne le nettoyage complet de la maison à la veille de la fête. Si nous avions envie d’aller en boîte, il fallait tout nettoyer et assister à toutes les cérémonies avant de sortir.”

Devant l’entrée Keemew

Les rites terminés, place à la fête et au moment de partage en famille. Le jour de la fête, la famille Keemew se rend à l’église Notre Dame des Anges à Mahébourg ou à Ste-Hélène à Curepipe, et ensuite à la pagode à Port-Louis. “Il est impératif de porter des habits neufs”, précise Philippe Keemew. Le rouge est à l’honneur. “Avant d’aller à la messe, nous faisons le maximum en cuisine”, raconte Lisette Keemew. Les festivités durent quelques jours afin d’aborder sereinement la nouvelle année. “La boutique sera fermée. Je vais me retrouver avec les miens”, confie Roland Keemew. Les repas les plus raffinés vont se succéder ce jour-là. Cette fête est une occasion de rencontres, de retrouvailles. C’est un moment pour faire la paix.

Rachelle Veerasamy

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