Nouveau tour de vis du pouvoir iranien sur la société civile

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Des spectateurs suivent un tounoi de football organisé par l’ONG  la Société de l’imam Ali pour les enfants des rues, à Téhéran, en août 2018.

Rares sont les acteurs de la société civile en Iran à survivre aux pressions et aux arrestations, tout collectif indépendant étant vu comme une menace sécuritaire par le régime. L’organisation non gouvernementale (ONG) la Société de l’imam Ali a longtemps été de ces exceptions. Pendant vingt et un ans, sous différents présidents – réformateur, conservateur et modéré –, l’ONG a développé ses activités dans la lutte contre la pauvreté, l’éducation et la libération des adolescents délinquants ou condamnés à mort pour meurtre.

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Depuis le 21 juin, son fondateur, Sharmin Meymandi Nejad, et deux des membres du comité de direction, Morteza Keymanesh et Katayoun Afrazeh, sont en détention. Les sites d’information proches des renseignements iraniens ont accusé M. Meymandi Nejad « d’insulte au sacré » et de « ternir l’image du pays ». Tous les acteurs de la société civile iranienne consultés par Le Monde considèrent, eux, que l’ONG a été ciblée parce qu’« en travaillant sur la pauvreté, les problèmes de toxicomanie des enfants et l’exécution des adolescents, elle a rendu les failles du système iranien plus visibles », explique Asghar, un militant.

L’ONG n’a eu de cesse d’afficher sa fidélité à la Constitution iranienne et a donné une tonalité musulmane à ses activités

« Cela n’a pas plu. Et, la capacité [de l’ONG] à mobiliser les masses fait également peur aux autorités », poursuit-il. Grâce à ses réseaux, qui s’étendent jusque dans les régions les plus reculées du pays, à ses 10 000 volontaires – en majorité des étudiants – et à sa légitimité auprès des Iraniens, dans le pays comme à l’étranger, la Société de l’imam Ali est ainsi intervenue après chaque désastre naturel pour venir en aide aux rescapés, faisant de l’ombre aux organisations gouvernementales.

Le signe d’une répression accrue

La justice iranienne n’a toujours pas accepté les avocats choisis par les accusés. « Elle veut obliger leurs familles à choisir entre les vingt avocats assermentés par les autorités pour représenter les prisonniers politiques », explique Saeed Dehghan, l’un des avocats de l’ONG. L’arrestation de ses membres est le signe d’une répression accrue en Iran. Elle inquiète d’autant plus que la Société de l’imam Ali s’est toujours gardée de toute prise de position politique et a constamment joué la transparence. Elle n’a eu de cesse d’afficher sa fidélité à la Constitution iranienne et a donné une tonalité musulmane à ses activités, ce que traduit son nom, celui du premier imam chiite.

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