« Nous refusons d’infliger une punition collective aux universités et scientifiques iraniens »

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Les autorités iraniennes détiennent deux chercheurs français Fariba Adelkhah et Roland Marchal depuis le mois de juin. Mais alors que certaines voix s’élèvent pour demander la fin de la coopération scientifique avec l’Iran, un collectif d’universitaires dans une tribune au « Monde » s’oppose à cette idée.

Publié aujourd’hui à 15h53 Temps de Lecture 2 min.

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« Nous refusons de participer à l’embargo des universités d’un pays qui subit déjà la punition collective de l’administration états-unienne » Photo : le président iranien Hassan Rouhani, le 5 novembre.
« Nous refusons de participer à l’embargo des universités d’un pays qui subit déjà la punition collective de l’administration états-unienne » Photo : le président iranien Hassan Rouhani, le 5 novembre. AP

Tribune. L’arrestation et l’emprisonnement de l’anthropologue franco-iranienne Fariba Adelkhah accusée « d’espionnage » et du politiste français spécialiste de l’Afrique de l’Est Roland Marchal accusé de « porter atteinte à la sécurité nationale » en juin dernier en Iran nous a profondément choqué et attristé. Afin de pas nuire aux efforts entrepris par le ministère français des Affaires étrangères et conformément aux consignes de ce dernier, nous sommes restés silencieux.

Roland Marchal
Roland Marchal CERI / Sciences Po

Quatre mois se sont écoulés depuis sans qu’aucun signe de leur libération n’ait été donné. Dans ce contexte faut-il opter pour la suspension, permanente ou provisoire, de la coopération scientifique et universitaire avec l’Iran ? Nous pensons que cela reviendrait à infliger une punition collective à nos collègues iraniens en sciences sociales et à leurs étudiants et que ce serait en fait un service rendu à ceux-là même qui sont responsables de l’arrestation de nos deux collègues.

Adelkhah Fariba
Adelkhah Fariba Thomas Arrivé / Sciences Po

Nous refusons de sanctionner des sciences sociales très fragilisées par l’animosité des tenants du pouvoir en Iran et les collègues iraniens qui travaillent dans des conditions très difficiles et qui subissent déjà une forte pression ou, pour certains d’entre eux des arrestations répétées. Ils sont accusés de propager les sciences sociales « occidentales » et qualifiés de menace potentielle pour le pouvoir iranien.

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Nous refusons de resserrer l’étau autour de nos collègues, dont certains sont francophones et rendent possible la pérennisation des relations scientifiques de l’Iran avec la francophonie. Chaque sociologue, anthropologue, politiste, historien ou philosophe de langue française traduit en persan contribue à l’enrichissement de la production scientifique d’un espace académique dont l’engouement pour les échanges avec l’Europe et l’Amérique du Nord n’est plus à démontrer.

Une bouffée d’air

La participation aux projets collectifs de recherche, aux colloques et conférences en France de nos collègues iraniens en sciences sociales est une bouffée d’air pour eux et elles mais aussi un enrichissement scientifique pour nous à l’heure où les sciences sociales en France prennent de plus en plus au sérieux les épistémologies des savoirs marginalisés.

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Enfin, nous refusons d’imposer des sanctions supplémentaires, « scientifiques », à une société qui est déjà étranglée par des sanctions unilatérales du président états-unien Donald Trump. Nous refusons de participer à l’embargo des universités d’un pays qui subit déjà la punition collective de l’administration états-unienne.

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