nous devrons porter plus longtemps des dettes publiques plus élevées »

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Tribune. Nous vivons à l’évidence une crise sans précédent et totalement imprévisible. Nous avons maintenant, grâce notamment à l’enquête détaillée de la Banque de France publiée ce matin [8 avril], une photographie précise des effets du confinement : l’économie française a tourné à la fin mars aux deux tiers de son rythme normal.

Ceci veut dire que chaque quinzaine de confinement nous coûte en perte de production annuelle environ 1,5 %, et en déficit public supplémentaire plus de 1 % de produit intérieur brut (PIB). Notre estimation de croissance s’établit ainsi à 6 % de baisse du PIB pour l’ensemble du premier trimestre 2020.

L’Europe agit

Comment mener cette bataille économique, à côté d’une bataille sanitaire évidemment prioritaire ? L’urgence s’est imposée, partout : construire rapidement et massivement un bouclier pour aider les entreprises de toutes tailles à traverser ce choc puis redémarrer, ce qui protège aussi leurs salariés.

Les leçons de 2008 ont été tirées : des réponses fortes ont cette fois été apportées en moins d’un mois, et elles font le consensus – rare – de tous les économistes. En France, ce sont le chômage partiel – désormais le plus généreux d’Europe –, les reports fiscaux et sociaux, le fonds de solidarité, les prêts de trésorerie de 300 milliards d’euros garantis par l’Etat.

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Parallèlement, l’Europe agit, plus qu’on ne l’a dit. Le débat sur les « corona bonds » divise, mais l’action monétaire exceptionnelle de la Banque centrale européenne (BCE) – beaucoup plus puissante – nous réunit : jusqu’à 3 000 milliards de liquidités pour les entreprises et PME qui se financent via les banques ; 750 milliards d’achats supplémentaires de titres pour les grandes entreprises et les Etats qui se financent via les marchés.

Les discussions sur le Mécanisme européen de stabilité et autres dispositifs continuent ; mais notre « programme d’achats d’urgence face à la pandémie » (PEEP dans son acronyme anglais) est, lui, opérationnel depuis quinze jours. Relativisons donc ce débat : oui la solidarité financière européenne pourrait faire plus, mais soyons conscients qu’elle fait déjà beaucoup.

Ni hésitation ni limitation

Sur l’urgence d’aujourd’hui, il n’y a donc ni hésitation ni limitation à avoir. Raison de plus pour commencer à réfléchir à demain, à l’après-crise. Et là les questions sont beaucoup plus ouvertes : nous savons que la croissance sera fortement négative en 2020, puis positive en 2021 ; mais les chiffres dépendront du bon réglage d’une sortie de confinement, qui s’annonce très progressive pour l’Europe et pour la planète entière.

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