« Nous allons proposer une adaptation du droit européen de la concurrence »

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Dans une tribune conjointe au « Monde », les ministres allemand et français de l’économie reprochent à la Commission de ne pas défendre une politique industrielle à la hauteur de la puissance technologique de l’Union européenne

Par Bruno Le Maire et Peter Altmaier Publié aujourd’hui à 17h30, mis à jour à 17h30

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Peter Altmaier et Bruno Le Maire le 11 juillet 2018  lors d’une conférence de presse conjointe à Paris.
Peter Altmaier et Bruno Le Maire le 11 juillet 2018  lors d’une conférence de presse conjointe à Paris. ERIC PIERMONT/AFP

Tribune. L’interdiction de la fusion entre Alstom et les activités ferroviaires de Siemens par la Commission européenne intervient dans une phase cruciale pour la politique industrielle européenne. Elle aura pour conséquence d’empêcher avant longtemps la création d’un champion industriel européen dans le domaine ferroviaire et de la signalisation.

Toutes les grandes régions économiques du monde comme la Chine, le Japon, la Corée et les Etats-Unis se préparent à la concurrence, au plan mondial, dans des secteurs industriels extrêmement importants : le numérique, notamment l’intelligence artificielle, les voitures électriques et les batteries, mais également l’acier, l’aluminium et le secteur ferroviaire. Ce dernier a une très grande importance pour nos économies, en France comme en Allemagne, et donc pour l’Union européenne entière.

Lire notre décryptage : Le veto à la fusion Alstom-Siemens, un électrochoc pour l’Europe

De nouveaux champions industriels ont émergé dans le reste du monde avec une rapidité sans précédent : qui aurait pu anticiper l’arrivée de Netflix dans le secteur du cinéma, de Tesla dans le secteur automobile ou de SpaceX dans le spatial ? S’agissant du ferroviaire, l’opérateur chinois CRRC est devenu en quelques années un leader incontesté au niveau mondial, avec 540 trains construits par an quand la France et l’Allemagne n’en produisent que 40, et 29 000 kilomètres de lignes à grande vitesse quand nous en avons à peine 9 000. Du point de vue de la technologie, nous sommes avec nos systèmes ferroviaires en tête de la concurrence mondiale.

Un acteur franco-allemand fort

Néanmoins, d’autres acteurs se préparent à la conquête des marchés nationaux partout dans le monde. Le montant total d’investissements dans ce secteur prévu dans les prochaines années se chiffre en centaines de milliards d’euros. Déjà en 2015, la Chine avait déclaré le secteur ferroviaire comme partie intégrante de sa stratégie industrielle « made in China 2025 ». Nous, les Européens, devons en tirer les leçons pour ce qui nous concerne.

Nous voulons une politique industrielle à la hauteur de notre puissance technologique et de la compétence des ouvriers européens

Pour pouvoir agir sur un pied d’égalité avec nos concurrents partout dans le monde, la création d’un acteur franco-allemand suffisamment fort sur le plan industriel aurait été un énorme atout face à des groupes internationaux d’ores et déjà beaucoup plus grands et puissants que les nôtres. C’était exactement la raison d’être et la justification de ce projet de fusion, maintenant rejeté par la Commission.

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