« N’oublions jamais que l’Amazonie est une source inépuisable de savoirs médicaux »

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Tribune. Une fois de plus, les peuples autochtones de l’Amazonie brésilienne payent les frais d’épidémies venant de l’extérieur de leur monde. Dans le passé, les grippes, rougeoles, tuberculoses ou malarias importées ont exterminé des ethnies entières. Aujourd’hui des villages indigènes à plus de 1 000 km de Manaus sont victimes du coronavirus. Pour l’instant, seulement dans l’Alto Solimões chez les Kokama et Tikuna, ethnies avec qui j’ai travaillé, les morts se comptent par dizaines et ailleurs la situation est parfois pire.

Les données concernant les contaminations et les décès dans ces peuples si dispersés étant très difficiles à évaluer, nous attendons souvent d’être informés par ceux qui arrivent dans les villes avec des malades et parfois des morts à bord de leur pirogue, après quatre ou cinq jours de voyage. Il est impossible de nier la situation sanitaire alarmante au Brésil où l’on calcule officiellement plus de 1, 6 million de contaminés par le nouveau coronavirus et au moins 64 000 morts, en deuxième place après les Etats-Unis.

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Pour la population autochtone qui habite toujours dans la forêt, estimée à 310 000 âmes, ce nouveau fléau s’ajoute à une situation déjà dégradée par l’invasion des terres indigènes, par les orpailleurs au mercure polluant, les exploitants forestiers et les éleveurs de bétail.

Une confrontation à un problème existentiel

Cette catastrophe est aggravée par la crise politique actuelle au Brésil, menaçant les considérations d’ordre humanitaire et de défense de l’environnement. Une des conséquences, dans la crise du coronavirus : les organisations indigènes, comme celles qui représentent les Yanomamis ou les tribus de la Vallée du Javari ou du Haut Xingú, ont été obligées de mobiliser elles-mêmes l’opinion publique.

Outre, les pandémies toujours désastreuses pour eux, les indigènes d’Amazonie ont aussi à se confronter à un problème existentiel, à savoir : comment préserver leur vie traditionnelle face à une pression permanente de la civilisation dominante ? On aime souvent décrire ces peuples premiers comme les « gardiens de la biodiversité » et les « docteurs de la Nature ».

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Or, pour l’instant, ce sont des envahisseurs, souvent des acteurs criminels, qui profitent de la richesse naturelle de leurs terres ancestrales. Ces peuples peuvent vivre de la forêt (patrimoine qui représente leur « banque », sans cesse braquée) : source de plantes médicinales, de fruits, d’animaux, de poissons – mais cette exploitation se limite jusqu’ici à satisfaire leurs besoins au jour le jour. Pourraient-ils faire de cette ressource renouvelable un outil pour leur assurer plus d’autonomie et de force en face des agressions dont ils souffrent aujourd’hui ?

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