« Notre combat est un combat pour une certaine idée de l’Inde »

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Manifestation en soutien aux étudiants de l’université musulmane Jamia Millia de New Dehli, Inde, le 17 décembre.
Manifestation en soutien aux étudiants de l’université musulmane Jamia Millia de New Dehli, Inde, le 17 décembre. MUNISH SHARMA / REUTERS

L’immense portail en fer de la Jamia Millia Islamia est clos. L’université musulmane, située dans le sud de New Delhi d’où s’est propagée à toute l’Inde, la colère contre la réforme de la loi sur la nationalité, ne rouvrira pas ses portes avant le 5 janvier 2020. A 100 mètres de l’établissement, au pied d’une station de métro, une colonne de policiers, casqués, armés de fusils et de bâtons est prête à intervenir. Des dizaines de barrières métalliques jaunes ont été entreposées pour fermer la route en cas de nécessité.

Chaque jour, depuis dimanche, une foule se presse dès le matin devant les grilles, au milieu de la circulation, sous le métro aérien. Dans une atmosphère un peu chaotique, les étudiants, mais aussi des groupes de musulmans viennent exprimer leur colère contre les violences policières et contre le gouvernement. Les caméras des télévisions indiennes sont postées sur le trottoir opposé pour observer le moindre mouvement. L’université musulmane de New Delhi est devenue un symbole.

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Mardi 17 décembre, devant les grilles, les manifestants brandissaient des grandes feuilles blanches « no to facism, no to CAB/NRC » pour dire non au fascisme, non au Citizenship Amendment Bill, cette réforme de la loi sur la nationalité adoptée par le Parlement le 11 décembre. Elle entend régulariser des réfugiés de six religions (parsis, sikhs, bouddhistes, chrétiens, jaïns, hindous), en provenance du Pakistan, de l’Afghanistan et du Bangladesh, à l’exception des musulmans, cibles des nationalistes hindous. Pour la première fois en Inde, alors que la laïcité est inscrite dans la Constitution, la loi accorde la nationalité sur des critères religieux.

« Une politique de ghettoïsation »

Le ton monte vite lorsque les étudiants expliquent les raisons de leur présence. Hammadurrakman, est étudiant à la Jamia et le certifie en découvrant une carte qu’il porte autour du coup, sous sa veste. « Notre combat est un combat pour une certaine idée de l’Inde et pour préserver l’esprit de notre Constitution qui garantit à toutes les religions de pouvoir vivre ensemble. [Le premier ministre Narendra] Modi est en train de commettre un génocide. Vous le savez dans votre pays ? »

Son camarade à ses côtés l’interrompt. « Modi et [Amit] Shah [le ministre de l’intérieur] ont engagé contre les musulmans une politique de ghettoïsation. C’est un processus graduel qui viole les principes de la Constitution. Ils ont commencé par abroger l’article 370 pour étouffer les musulmans du Cachemire, ils ont continué avec la publication du Registre national des citoyens en Assam où des milliers de musulmans vont perdre leur citoyenneté, ils parachèvent le processus par la modification de la loi sur la nationalité pour rendre apatrides les réfugiés musulmans et les envoyer dans des camps de détention. L’Inde de Modi ressemble à l’Allemagne d’Hitler. C’est un vrai nettoyage ethnique. »

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