Non, Nathalie Loiseau ne propose pas de baisser le smic à 855 euros

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La tête de liste LRM aux élections européennes propose un salaire minimum européen au montant certes modeste, mais qui ne ferait pas baisser le smic en France ou ailleurs. Explications.

Par Les Décodeurs Publié aujourd’hui à 17h01, mis à jour à 17h13

Temps de Lecture 3 min.

La République en marche (LRM) veut-elle baisser le salaire minimum français ? C’est ce qu’affirme une rumeur insistante ces derniers jours, qui circule notamment via une image, partagée des milliers de fois sur Facebook. A en croire ce montage, la tête de liste LRM aux élections européennes, Nathalie Loiseau, serait favorable à un smic à seulement 855 euros en France, alors qu’il est d’environ 1 200 euros net depuis début 2019. Mais cette attaque est, en réalité, infondée. Explications.

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POURQUOI C’EST FAUX

1. Nathalie Loiseau propose un salaire minimum européen

Tout est parti d’un entretien de la tête de liste LRM au Parisien le 9 avril. L’intéressée y reprend à son compte l’idée défendue de longue date par Emmanuel Macron d’instaurer un smic dans toute l’Union européenne (UE) :

« Aujourd’hui, six pays n’ont même pas de smic ! Il faut au minimum un smic dans tous les pays de l’UE. Et, partout, un smic qui permette un revenu décent. C’est-à-dire, par pays, au moins la moitié du salaire médian. »

Les six pays concernés n’ayant pas de salaire minimum national sont l’Autriche, Chypre, le Danemark, la Finlande, l’Italie et la Suède.

2. Il n’est pas question de baisser le smic français

Le salaire médian en France était d’environ 1 800 euros par mois en 2015, selon l’Insee. L’idée de Nathalie Loiseau est de fixer le revenu minimum à hauteur de la moitié du salaire médian d’un pays, ce qui correspondrait donc à un seuil de 900 euros en France. C’est sensiblement moins que le smic français, qui est actuellement d’environ 1 200 euros net par mois pour un salarié à temps plein.

C’est sur cette base que la candidate a été attaquée par certains de ses rivaux, comme Benoît Hamon. Le chef de file de Génération.s a ainsi accusé, sur LCI le 12 avril, le gouvernement de « se servir » de l’idée du smic européen pour « favoriser demain ce qui pourrait être une remise en cause du smic en France ». Sur Facebook, la rumeur va jusqu’à affirmer que le gouvernement prévoirait de fixer le smic en France à 855 euros par mois, ce qui correspond, cette fois, à la moitié du niveau de vie médian (1 710 euros en France, selon l’Insee).

Il n’a pourtant jamais été question pour la candidate LRM de baisser le smic français. Ses propos évoquent bien un « minimum » garanti dans l’ensemble des pays membres de l’Union européenne, pas un seuil qui devrait s’appliquer partout, y compris en France. « Nous ne voulons évidemment pas baisser le smic français », a clarifié Nathalie Loiseau sur Twitter.

Il existe, en réalité, bien des situations où les normes sociales d’un pays membre sont plus favorables que les normes européennes. C’est, par exemple, ce qui se pratique en termes de durée légale du travail. Au niveau européen, la durée hebdomadaire ne peut excéder les quarante-huit heures, alors que la France est aux trente-cinq heures.

3. Un « salaire minimum européen » qui resterait très minimal

On peut cependant critiquer le niveau du salaire minimum européen proposé par Nathalie Loiseau, qui n’est pas mirobolant en soi. 50 % du salaire médian, cela représente un revenu de l’ordre du seuil de pauvreté, voire moins (60 % du niveau de vie médian, soit 1 015 euros par mois pour une personne seule en 2015).

Ce n’est pas suffisant non plus pour resserrer l’échelle des salaires en Europe à court terme. Reste tout de même que la mise en place d’une telle règle représenterait une avancée pour les travailleurs dans une partie des pays de l’UE.

L’intéressée le reconnaît elle-même en creux dans son entretien au Parisien, où elle affirme espérer tout de même qu’une « dynamique » de hausse des plus petits salaires de l’UE s’enclenche sur la durée :

« Chaque année, un conseil des ministres du travail européen devrait être consacré au smic. Cette réunion aura un objectif, amener les pays européens les plus pauvres à augmenter leur salaire minimum. Cela ne fera pas du smic bulgare un smic français du jour au lendemain, mais il y aura une dynamique. »

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