National Diversity Awards: Pliny Soocoormanee, premier Mauricien nommé

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Agé de 37 ans, Pliny Soocoormanee vit au Royaume-Uni depuis une dizaine d’années.

Agé de 37 ans, Pliny Soocoormanee vit au Royaume-Uni depuis une dizaine d’années.

C’est le premier Mauricien à être nommé pour les National Diversity Awards en Angleterre. Pliny Soocoormanee, assistant exécutif du directeur à la Peter Tatchell Foundation, organisation non gouvernementale (ONG) qui milite pour les droits humains et les droits des Lesbiennes, Gay, Bisexuels et Trans (LGBT), ne cache pas sa fierté d’être parmi les nominés. Agé de 37 ans, l’homme revient sur son parcours et livre ses impressions sur la situation de la cause LGBT à Maurice.

Il est sous les feux des projecteurs depuis sa nomination. Mais Pliny Soocoormanee n’a pas toujours voulu être défenseur des droits humains. Avec une pointe de rire dans la voix, il rappelle qu’il est détenteur d’un Masters in International Business et que ses projets étaient autres. Il rêvait de devenir enseignant.

Il raconte qu’il a trouvé sa voie totalement par hasard. «C’était en 2011. J’étais à l’université de Wolverhampton en Angleterre et à l’époque, il y avait tout un débat sur le mariage homosexuel. A travers un club de l’université, j’ai commencé une campagne de sensibilisation.» De fil en aiguille, cette campagne l’emmène hors des murs de la ville, jusqu’au jour où il rencontre Peter Tatchell, le fondateur d’une des ONG les plus influentes de la cause LGBT. C’est ainsi que commence la collaboration entre Pliny Soocoormanee et la fondation. Un an plus tard, un poste au sein de l’organisme se libère et lui est proposé. Depuis, la défense des droits LGBT est devenue sa seconde nature.

En quoi consiste son travail ? Pliny Soocoormanee est intarissable sur le sujet. Accueil des jeunes, aide et accompagnement aux réfugiés LGBT pour leur obtenir le statut approprié afin qu’ils puissent rester au Royaume-Uni, conseils à ceux qui se cherchent, soutien moral aux victimes d’homophobie et de discrimination… la liste est longue. «Je m’occupe annuellement de près de 200 personnes, qui sont dans ces cas-là.»

Education et sensibilisation

Mais au-delà de tout cela, il précise que le travail le plus important reste l’éducation et la sensibilisation. «Nous parlons souvent de l’homophobie en termes de droits humains. Mais il y a aussi un volet économique à ce fléau. Son coût est faramineux. Peut-être que si nous, les organisations, nous mettions l’accent dessus, les mentalités au niveau des décideurs évolueraient plus vite.»

Et non, il ne croit pas que l’homophobie soit trop ancrée socialement au point qu’on ne puisse pas en venir à bout. L’exemple qu’il cite ? Le sien. Pliny Soocoormanee se remémore ses jeunes années. Il craignait de faire son coming out. Il faut dire qu’à l’époque, le sujet était encore tabou. Avec les clichés qui couraient les rues, ses parents n’allaient pas accepter. Mais il a pris son courage à deux mains et a franchi le cap.

Au début, ils étaient réfractaires. «Mais au fil des ans, ils ont compris. Mon père m’a même accompagné à un festival de films gay. Une décennie plus tôt, cela aurait été impensable, impossible.» A force de leur expliquer son quotidien, de dialoguer avec eux et leur parler des problèmes que les homosexuels rencontrent dans le monde, ses parents ont changé de perception, et il affirme que c’est le cas pour tout le monde. «Tout passe par l’éducation», ne cesse-t-il de répéter.

Le coming-out : un poids ôté

Par ailleurs, il affirme que le coming out est bien plus qu’un effet de mode. «J’ai vu la différence chez moi et chez les autres. Lorsque ce poids est ôté de leurs épaules, les gens se sentent mieux dans leur peau et peuvent prendre leur vie en main, comme je l’ai fait moi-même.»

Même s’il a passé plus de dix ans hors des frontières de Maurice, Pliny Soocoormanee se tient au courant de ce qui se passe dans son île natale. Ses dernières années passées à Maurice lui avaient donné de l’espoir. «Il y a eu l’Equal Opportunities Act. Les gens étaient de plus en plus ouverts. Les organisations devenaient plus visibles. On était sur la bonne voie.»

Puis, sans crier gare, il y a eu la contre-manifestation à la Marche des Fiertés l’année dernière et, depuis, il remet tout en question. «Il y a eu des menaces de mort, de l’intimidation. Les discours sur les gays et les calamités ont ressurgi. Certes, c’est une minorité qui en est la cause, mais cela m’avait choqué.»

Ce n’est pourtant pas une raison pour baisser les bras et perdre espoir. Il rappelle encore une fois que c’est à travers l’éducation que ce genre de problème sera résolu. Il faut que les gens comprennent que les homosexuels ne demandent pas de faveurs. Ils revendiquent le droit à la visibilité et à la sécurité, des choses que l’Etat est dans l’obligation d’assurer car, comme tout le monde, ils paient les impôts et sont des citoyens comme n’importe qui d’autre. «Si mes parents ont changé de point de vue, rien n’est impossible», ajoute-t-il, optimiste. Compte-t-il regagner Maurice et aider à faire avancer la cause un jour ? La réponse ne se fait pas attendre. «Evidemment !»

National Diversity Awards

Les National Diversity Awards sont un des événements les plus importants au Royaume-Uni. Lors de la soirée, les activistes les plus marquants dans diverses catégories sont récompensés. «Il y a ceux qui militent pour les personnes handicapés, ceux qui se battent pour l’égalité des droits ou encore, ceux qui sont très vocaux sur le sujet du racisme», explique Pliny Soocoormanee. C’est en septembre qu’il saura s’il remportera un Award dans sa catégorie.

S’il gagne, est-ce que le pays va en bénéficier ? L’activiste affirme que oui. «Avoir un activiste mauricien à ce niveau va attirer l’attention sur la cause à Maurice. La communauté sera plus visible sur le plan international et à ce moment-là, les autorités locales devront composer à l’avenir avec eux.»


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Lexpress

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