Mystères autour d’un accident nucléaire à Nionoksa en Russie

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Moscou cultive le flou sur l’ampleur de l’explosion et sur le type d’armement testé qui l’a provoquée.

Par et Publié aujourd’hui à 11h37

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Vladimir Poutine, à Moscou, lors de son discours annuel devant l’Assemblée fédérale, en mars 2018.
Vladimir Poutine, à Moscou, lors de son discours annuel devant l’Assemblée fédérale, en mars 2018. MARAT ABULKATIN / TASS / GETTY

Un mystérieux accident dans le Grand Nord russe. Un projet de missile nucléaire secret. Des déclarations contradictoires sur les risques de contamination radioactive. Tout semble flou dans les déclarations des autorités russes, cinq jours après l’accident survenu sur une plate-forme militaire offshore au large du village de Nionoksa, à plus de 1 200 kilomètres au nord de Moscou, et qui a coûté la vie à au moins cinq ingénieurs nucléaires.

Mardi dans la journée, les 450 habitants du village voisin de l’explosion ont été prévenus qu’ils devraient évacuer leur logement pendant deux heures, le lendemain, et étaient invités à se réfugier dans la forêt. Sans explications sur les raisons de cette « opération planifiée » – curieuse mesure préventive six jours après l’accident. Mais cette évacuation a été soudainement annulée mardi dans la soirée, sans plus d’explications de la part du pouvoir russe.

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Dans les grandes villes voisines, Severodvinsk et Arkhangelsk, la population s’est précipitée dans les pharmacies pour acheter des comprimés d’iode stable (protégeant la thyroïde en cas de rejet accidentel d’iode radioactif dans l’atmosphère), épuisant les stocks disponibles. Les médecins qui ont soigné les victimes de l’explosion ont, eux, été envoyés à Moscou. Ils doivent y passer des examens – après avoir dû auparavant signer un accord de confidentialité leur interdisant de divulguer toute information sur l’accident.

Gestion peu transparente

Ces mesures, et surtout le manque global de transparence sur l’explosion, ont provoqué des inquiétudes et suspicions, d’autant plus que les autorités ont multiplié les déclarations contradictoires depuis six jours : sur quoi travaillaient les chercheurs en question ? Quel est le risque réel de contamination ?

« Il est choquant de constater que les gens qui vivent dans cette zone n’ont aucune idée de ce qui s’est vraiment passé », s’est inquiétée l’écrivaine et Prix Nobel de littérature Svetlana Alexievitch sur la radio Echo de Moscou. « Il semblerait que nous n’ayons pas appris les leçons de Tchernobyl et Fukushima », a ajouté l’auteure de La Supplication, un ouvrage consacré aux conséquences de la catastrophe de Tchernobyl. Sur les réseaux sociaux, de nombreux Russes faisaient part, en début de semaine, de leur inquiétude et déploraient la gestion peu transparente de la crise.

Les premiers jours, les autorités ont voulu se montrer rassurantes en affirmant qu’aucune contamination radioactive n’avait été constatée. Puis elles ont finalement autorisé, mardi, l’agence russe de météorologie, Rosguidromet, à publier les taux enregistrés. Les données confirment que le taux de radioactivité le jour de l’explosion avait temporairement dépassé entre 4 et 16 fois le taux habituel. Les données viennent de six des huit capteurs d’un système de surveillance automatisée des radiations installés dans la région. L’organisation environnementale Greenpeace estime pour sa part que les radiations mesurées dans le secteur ont été vingt fois supérieures à la normale.

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