« Musk et Ghosn se croisent sur la scène mondiale, mais ils ne dansent pas sur la même musique »

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Le PDG de Tesla, Elon Musk, à Shanghaï, à l’occasion de la sortie de son premier modèle « made in China », mardi 7 janvier.
Le PDG de Tesla, Elon Musk, à Shanghaï, à l’occasion de la sortie de son premier modèle « made in China », mardi 7 janvier. STR / AFP

Pertes & profits. L’un danse, l’autre se débat. Le contraste est saisissant. Mardi 7 janvier, Elon Musk, 48 ans, le tout-puissant patron de Tesla, entre sur scène, à Shanghaï, à l’occasion de la sortie de son premier modèle « made in China ». Comme un enfant, il esquisse quelques pas sur une musique endiablée et tombe le blazer comme un stripteaseur de music-hall. Il fait le pitre.

Au même moment, Carlos Ghosn, 65 ans, la mine renfrognée, prépare sa défense. Le fugitif ne rêve que de laver son honneur. Il y a quelques années, c’est lui qui aurait pu danser au salon de l’automobile pour célébrer la réussite éclatante de son Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, devenue le plus grand constructeur mondial. Aujourd’hui, c’est un paria, accusé d’escroquerie, réfugié dans son pays d’origine. Alors, il convoque la presse mondiale, hurle au complot, exhibe des documents et constate que, depuis son départ, sa belle construction n’est plus que l’ombre d’elle-même.

Trois erreurs

L’entrepreneur sud-africain, californien d’adoption, et le Franco-Libano-Brésilien se croisent sur la scène mondiale, mais ils ne dansent pas sur la même musique. Au-delà de son procès en justice pour son comportement personnel, il ressort des déclarations de Carlos Ghosn lui-même qu’il a commis au moins trois erreurs. D’abord, il n’a pas réussi, de son propre aveu, à se trouver un successeur à la hauteur de ses ambitions. Tâche ardue dans toute entreprise, elle l’est encore plus dans une construction aussi singulière que celle d’une alliance industrielle et capitalistique qui ne donne la prééminence à personne, sauf à son créateur. Changer la clé de voûte d’une telle cathédrale sans faire effondrer l’édifice relevait de la gageure.

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D’où le deuxième manque, celui de la consolidation de l’ensemble, non seulement en termes industriels, mais aussi de gouvernance. M. Ghosn reconnaît l’échec, mais l’impute à ses actionnaires, l’Etat français et les administrateurs japonais, trop obsédés par la protection de leurs intérêts nationaux, pas toujours alignés avec ceux de l’entreprise dans son ensemble. Sa tentative trop tardive de bâtir une gouvernance unifiée et plus simple lui a été fatale. Enfin, il a cru que l’on pouvait sortir d’une situation aussi complexe en rajoutant de la complexité. En l’occurrence, une fusion avec le plus hétéroclite des constructeurs mondiaux, Fiat-Chrysler.

Tesla a réussi trois paris

Pendant ce temps, Tesla, qui produit vingt fois moins de voitures que les ténors du secteur, affiche une capitalisation boursière qui dépasse celle cumulée de General Motors et Ford, alors qu’il n’a enregistré que quatre trimestres de profits en dix ans d’existence boursière. Mais il a réussi trois paris que l’on pensait ingagnables : persuader ses investisseurs qu’il allait réinventer ce vieux métier centenaire, industrialiser en masse, avec le doublement de sa production en un an, gagner le cœur des Chinois, avec la construction éclair d’une usine à Shanghaï.

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