Muhlaysia Booker, martyre des trans afro-américains

0
310

[ad_1]

Naomi Green is a transgender activist who helped Muhlaysia Booker find a safe house. In the same Fair Park area where she works.
June 27, 2019
Photographed by Misty Keasler/REDUX

Misty Keaser pour M Le magazine du Monde

Par

Elle était noire, avait changé de sexe et était devenue l’une des porte-parole de la communauté LGBT après avoir été lynchée dans les rues de Dallas. Mais le combat de Muhlaysia Booker aura été de courte durée. En mai, cette Afro-Américaine transgenre de 26 ans a été assassinée.

Toute sa vie, Muhlaysia Booker a vécu avec une peur qui ne l’a jamais quittée. Une peur dont elle s’était plusieurs fois ouverte à sa mère. « Elle craignait que, si elle venait à mourir, sa famille veuille l’enterrer “en homme”, pour respecter son sexe de naissance », confie Kirk Myers, responsable d’Abounding Prosperity (AP), la première association de défense des droits des LGBT afro-américains de Dallas (Texas). Finalement, c’est dans ses attributs féminins – une tiare sur les cheveux, reposant dans un cercueil bleu électrique – que Muhlaysia a été inhumée, à 26 ans.

La jeune femme aimait les perruques, faisant alterner, selon les jours, une chevelure blonde ou brune, rose ou verte, les faux cils et les tatouages que dévoilaient ses tenues ajustées. Elle était fière de ce corps qu’elle avait choisi. Dans un compromis satisfaisant la famille, le livret de la cérémonie religieuse comportait des photos de Muhlaysia avant et après sa transition, il y a trois ans. Elle y était dépeinte à la fois comme un « fils aimant » et une « fille adorée ».

Signe d’une émotion largement partagée, le maire de Dallas de l’époque, le démocrate Mike Rawlings, a assisté aux funérailles, le 28 mai, au lendemain du Memorial Day, qui célèbre les soldats morts à la guerre. Comme un écho au combat mené par Muhlaysia durant sa courte vie. Ces derniers mois, la jeune femme s’était battue dans les rues de sa ville pour défendre son droit à être ce qu’elle était devenue au sortir du lycée : une Afro-Américaine transgenre.

En avril, son combat lui avait valu des insultes et des coups, un lynchage en règle filmé et diffusé sur les réseaux sociaux ; le 18 mai, il lui a coûté la vie. Elle a été retrouvée, face contre terre, tuée par balle. Quelques jours plus tard, dans un vaste cimetière du sud de Dallas, une prairie parsemée de pissenlits, de petits drapeaux américains et de pierres tombales minimalistes sobrement fleuries, sa sépulture n’est pas encore posée. Sous un soleil piquant, la terre retournée est juste couverte de couronnes de fleurs blanches et bleues, déjà fanées.

Double peine

Au-delà de ce drame personnel, la mort de Muhlaysia Booker illustre un phénomène inquiétant. La jeune femme est la quatrième Afro-Américaine transgenre agressée ou assassinée ces derniers mois au Texas. Quelques jours avant sa mort, une transgenre de 26 ans a été poignardée à plusieurs reprises ; elle a survécu à ses blessures. En octobre 2018, Brittany White, 29 ans, qualifiée de personne transgenre par la police, a été abattue dans une voiture dans le sud de Dallas.

[ad_2]

Source link

Have something to say? Leave a comment: