Moscou se décide à intervenir

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Les incendies s’étendent sur onze régions et couvrent une superficie équivalente à celle de la Belgique.

Par Publié le 03 août 2019 à 01h45

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Une forêt dans le district de Boguchansk, dans la région de Krasnoïarsk, en Russie, est en proie aux flammes, le 29 juillet.
Une forêt dans le district de Boguchansk, dans la région de Krasnoïarsk, en Russie, est en proie aux flammes, le 29 juillet. AP

Après être resté longtemps les bras ballants face aux immenses incendies qui ravagent les forêts de Sibérie, le pouvoir russe a opéré un virage complet en ordonnant aux services concernés de s’attaquer à ces feux. Le changement d’attitude a pris la forme d’un ordre spectaculaire du président Vladimir Poutine qui, mercredi 31 juillet, en a appelé à l’armée pour éteindre les flammes.

Il ne s’agit en réalité pas de déployer la troupe dans les régions isolées de Sibérie. L’apport du ministère de la défense se limitera au déploiement de neuf hélicoptères et de dix avions. Une partie de ce matériel peut être adaptée à la lutte contre les incendies.

Mais le pouvoir entend par cette annonce montrer à une population excédée le sérieux de son implication. Dans la foulée, des gouverneurs qui expliquaient combien il était inutile de lutter contre les incendies – voire « nocif », dans le cas du gouverneur de Krasnoïarsk – ont salué la décision de Moscou. Triomphaliste, le quotidien Izvestia citait le lendemain des sources militaires selon lesquelles les brasiers seraient vaincus « en cinq jours ».

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Un tel objectif paraît ambitieux, au regard de l’ampleur des incendies, qui s’étendent sur onze régions et couvrent, selon les données officielles, plus de trois millions d’hectares – soit la superficie d’un pays comme la Belgique –, avec plusieurs centaines de foyers recensés. Et l’évolution de la situation n’est pas favorable, puisque la surface de taïga touchée par les flammes a plus que doublé en une semaine. Les émanations de fumées s’étendent, elles, sur un territoire encore bien plus important.

Avant même les images terribles de forêts embrasées, ce sont ces fumées qui ont le plus pesé sur l’opinion. Les unes après les autres, les villes de Sibérie, de l’Oural et de la région de la Volga ont été recouvertes d’un épais nuage. Parallèlement à une mobilisation sur les réseaux sociaux, où les habitants racontaient leur quotidien bouleversé par ces fumées, des pétitions appelant les autorités à réagir ont totalisé plus d’un million de signatures.

Proposition vexante

Jusqu’à présent, les autorités locales s’étaient contentées de déclencher le plan « ciel noir », qui met en garde les plus fragiles contre la pollution de l’air et recommande notamment aux entreprises de réduire leurs activités. Depuis 2015, un règlement du ministère des ressources naturelles et de l’environnement de la Fédération de Russie prévoit en effet l’établissement de territoires, qualifiés de « zones de contrôle », sur lesquels les feux de forêt peuvent ne pas être éteints. S’il est établi qu’ils ne constituent pas une menace immédiate pour les habitants et que les coûts d’une intervention s’annoncent plus importants que les dommages matériels qu’ils peuvent causer, les autorités locales peuvent décider de ne pas agir.

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