Moscou mise sur le « tourisme évènementiel » pour changer son image

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Loin de la propagande du Kremlin sur une « Russie assiégée par des ennemis », la capitale russe vient d’accueillir 200 groupes de chanteurs et de danseurs, dont beaucoup venus de l’étranger.

Par Nicolas Ruisseau Publié le 15 mai 2019 à 00h36

Temps de Lecture 3 min.

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LETTRE DE MOSCOU

A cappella et à l’air libre, joyeuse et cosmopolite, c’est un autre visage de la Russie que donne la foule réunie pour le troisième festival de danses et de chants organisé dans la capitale russe. « Moscou, s’il n’y avait ni Poutine ni les visas, cela pourrait devenir la nouvelle destination à la mode des Européens ! », s’enthousiasme un jeune visiteur britannique rencontré vendredi 10 mai dans la foule déambulant au hasard des concerts gratuits du festival Printemps a cappella de Moscou. Loin de la politique et des tensions diplomatiques, 200 groupes de chanteurs amateurs ou professionnels, russes et étrangers, ont durant plusieurs jours mêler gospel, pop, techno, rap, jazz, salsa, folklore, sur une cinquantaine de scènes montées dans les rues et parcs de la ville.

A grands frais, mais sans dévoiler le budget de cette opération culturelle, la mairie de Moscou a invité 55 groupes venus de 26 pays d’Europe, d’Asie, d’Amérique. « Une chance unique, pour nous, de voir d’autres visages et d’entendre d’autres musiques », s’exclame Irina Zvereva. Cette Moscovite, quinquagénaire passionnée de chant, a enchaîné concerts, discussions et selfies avec les artistes. « Laissons la politique aux gouvernants. La musique, elle, unit les gens comme nous », confie-t-elle le long de Kamergerski pereoulok, bouillonnante ruelle piétonnière à deux pas du Kremlin. « Ici, on vous aime ! », vient-elle de lancer à la soliste de Maytree, explosif groupe de Corée de Sud.

« Notre métier, c’est le chant, pas la politique », insiste aussi Andrew Berkowitz, le percussionniste vocal de Six Appeal, l’un des groupes américains, vainqueur comme l’an dernier du grand prix, un chèque de 6,2 millions de roubles, soit environ 85 000 euros. « Bien sûr, on suit l’actualité. Mais, ici, personne ne ressent les tensions politiques. Le contact avec les jeunes Russes est incroyable », assure Andrew « Berko » à la tête d’une bande de cinq jeunes Afro-Américains. En plein centre-ville, leurs coiffures tressées et tenues fluo ont bousculé les habitudes, à l’ombre de la statue de Pouchkine.

Vélos et Wi-Fi dans les rues

La scène installée au pied de la statue du plus vénéré des poètes de l’âme russe a aussi accueilli le groupe Nota, les invités les plus déjantés venus d’Amérique. « Nous avons voyagé depuis notre île de Porto Rico. Et nous adorons Moscou ! », lance en début de chaque concert Edgar Rios, ténor et leader du groupe qui, comme Maytree de Corée du Sud, est reparti avec un prix spécial du public et 400 000 roubles, 5 500 euros. « La Russie que nous avons vue, certes dans la bulle du centre chic de Moscou, est loin des tristes et froids clichés habituels », confie-t-il en coulisses. Sur la place Pouchkine transformée en scène du melting-pot musical, leur chanson, Despacito, hit de la pop latino, a fait vibrer le public, touché aussi par leur version espagnole de Katioucha, la chanson populaire soviétique devenue hymne de la culture russe.

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