Mort de l’amiral Pierre Lacoste, un des protagonistes de l’affaire Greenpeace

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Pierre Lacoste, en octobre 1983.
Pierre Lacoste, en octobre 1983. PHILIPPE WOJAZER / AFP

Né le 23 janvier 1924 à Paris, l’amiral Pierre Lacoste est mort le 13 janvier, à quelques jours de son 96e anniversaire. Entré dans la marine en 1943, et évadé de France la même année pour rejoindre le Maroc, cet officier breveté des transmissions a connu une fin de carrière particulièrement exposée comme directeur général de la sécurité extérieure (DGSE), poste qu’il a tenu entre le 10 novembre 1982 et le 19 septembre 1985, au moment de l’affaire Greenpeace.

En mars 1985, l’amiral Lacoste reçoit en effet du ministre de la défense de François Mitterrand, Charles Hernu, mission de protéger la campagne française de tirs nucléaires de l’été dans le Pacifique, menacée par des actions de l’association écologiste Greenpeace. L’inquiétude des militaires repose alors sur le fait que Greenpeace a mis en œuvre un navire, le Rainbow Warrior, en faisant part de son intention de mobiliser les indépendantistes contre les essais. Paris décide de faire sauter le navire, dans son port de départ d’Auckland, en Nouvelle-Zélande. La DGSE envoie une vingtaine d’agents sur l’opération, qui va se transformer en fiasco. Le 10 juillet 1985, après qu’une première charge a explosé sous le bateau dans l’idée de faire fuir ses passagers, une deuxième explosion tue le photographe Fernando Pereira, retourné à bord pour récupérer son matériel.

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En septembre, après l’arrestation et l’incarcération des « faux époux Turenge » (en fait deux agents de la DGSE), les révélations du Monde, puis de L’Express, mettront fin aux dénégations du premier ministre Laurent Fabius sur l’implication du gouvernement. L’amiral Lacoste est limogé, et le ministre Hernu contraint à la démission. Laurent Fabius a reconnu publiquement que les militaires ont agi « sur ordre ». Mais il faudra attendre 2005, et la publication par Le Monde d’un mémoire secret de l’amiral, pour que soit éclairée la façon dont les ordres ont été donnés.

« Lâché par le gouvernement »

Son rapport, daté du 8 avril 1986, est destiné au nouveau ministre André Giraud. Dans ces vingt-trois pages manuscrites « d’une écriture fine et légèrement penchée », selon le journal, l’amiral rapporte l’entretien qu’il a eu avec le président de la République le 15 mai 1985 pour s’assurer que ce dernier voulait aller au bout de la mission : « J’ai demandé au président s’il m’autorisait à mettre en œuvre le projet de neutralisation que j’avais étudié à la demande de M. Hernu. Il m’a donné son accord en manifestant l’importance qu’il attachait aux essais nucléaires. Je ne suis pas alors entré dans un plus grand détail du projet, l’autorisation était suffisamment explicite. »

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