Mort de Jacques Chirac : l’ambition d’une vie

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Député, ministre, premier ministre, maire de Paris, président du RPR, de la République… Jacques Chirac, mort le 26 septembre, à 86 ans, aura conquis tous les échelons du pouvoir. Récit de quarante années de politique, dont douze au sommet de l’Etat.

Par Publié aujourd’hui à 12h06, mis à jour à 12h31

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Jacques Chirac , à Paris, en  1983, lors du discours de cloture du congrès du RPR .
Jacques Chirac , à Paris, en  1983, lors du discours de cloture du congrès du RPR . Jacques Torregano

S’il n’avait tenu qu’à lui, il serait parti plus vite. Ce 16 mai 2007, dans la cour de l’Elysée, Jacques Chirac se plie aux cérémonies de la passation de pouvoirs comme s’il était déjà ailleurs. Pourquoi prolonger des adieux qu’il ne goûte guère ? Et d’ailleurs, qu’y a-t-il à célébrer ? Sans doute pas la victoire de son camp, dont il a déserté les dogmes libéraux. Encore moins le succès éclatant d’un rival jadis proche de lui. La haute silhouette du président se cale dans la voiture noire, sa grande main surgit par la vitre, et voilà tout. Quarante années de présence dans la vie politique, dont douze au sommet de l’Etat, et puis plus rien, ou presque, sans crier gare.

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Ce ne fut pas le moindre des mystères de Jacques Chirac, mort le 26 septembre à l’âge de 86 ans, que de disparaître ainsi de la scène publique. Lui qui avait mis tant d’énergie à conquérir le pouvoir, à le perdre, à le reconquérir – l’affaire d’une vie –, s’était appliqué à ne plus l’exercer dans la plus grande discrétion. Au moment d’entreprendre la rédaction de Mémoires, à l’âge où ses prédécesseurs avaient largement sacrifié à l’exercice, il s’interrogeait encore : « Qui cela peut-il intéresser ? » Au point que l’on avait presque oublié quel exceptionnel conquérant il fut, architecte d’un destin sans équivalent sous la Ve République.

François Mitterrand se voyait en dernier grand président du régime. Après lui, disait-il, l’Europe, la mondialisation, les institutions, réduiraient le chef de l’Etat au rôle de « super-premier ministre » – le rendant fragile. Mais, au fond, ce fut Jacques Chirac l’ultime président d’une époque, dont il avait épousé les modes en se mentant parfois à lui-même. Productiviste acharné en ministre de l’agriculture, puis chef de gouvernement ultralibéral, il devint le président du développement durable, voire l’avocat de l’altermondialisme. Comment survivre à toutes les modes, aux contradictions les plus inouïes, sans un incontestable panache ?

Longévité exceptionnelle

On a trop dit que Jacques Chirac ne s’aimait pas. Qu’il fut d’une modestie inusable et assez lucide sur ses défauts ne fait aucun doute. Pourtant, une telle carrière – neuf fois élu député, sept fois ministre, maire de Paris pendant dix-huit ans, deux fois premier ministre et deux fois président de la République – ne se construit pas sans une formidable confiance en soi, une force de vie, un goût des autres hors du commun. Et quelques cadavres sur le bord de la route. « Le grand » (1,92 m sous la toise) fut aussi servi par un physique peu ordinaire, propre à susciter la sympathie. Son immense carcasse l’aida à encaisser les coups et permit, malgré d’insondables moments de déprime, qu’on le qualifie souvent de « phénix ». Chirac, sans cesse renaissant de ses cendres…

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