Mon idée pour la France : « Un livret d’épargne européen »

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Par Paul-Adrien Hyppolite

L’économiste Paul-Adrien Hyppolite propose de réorienter l’épargne des Européens vers le financement d’infrastructures communautaires dans le transport, l’énergie, l’environnement.

Tribune. Je propose de créer un livret d’épargne d’intérêt général européen, proposé aux épargnants dans toutes les banques commerciales de la zone euro ou de l’Union européenne.

Les sommes récoltées et centralisées alimenteraient un Fonds d’épargne européen dont la tutelle pourrait être confiée à la Banque européenne d’investissement. Une partie des ressources serait placée sur les marchés financiers afin d’assurer la liquidité indispensable à la gestion d’une épargne à vue, tandis que l’autre partie servirait à octroyer des prêts à des organismes publics ou privés finançant des projets européens dont le rendement social excède le rendement privé.

Les prêts cibleraient par exemple des infrastructures de transport (voies ferrées, télécommunications, transmission d’énergie, etc.) mais aussi des infrastructures sociales (hôpitaux, écoles, maisons de retraite, crèches), environnementales (stockage et recyclage d’énergie, valorisation des déchets), et des projets stratégiques dans les domaines du militaire, du spatial et du numérique. Le Conseil européen ou l’Eurogroupe aurait à charge de définir chaque année les secteurs d’investissement prioritaires et le Parlement européen contrôlerait le déploiement des fonds.

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La France est idéalement positionnée pour porter cette initiative auprès de ses partenaires car elle dispose, avec les livrets réglementés et les fonds d’épargne de la Caisse des dépôts, d’un système d’intermédiation similaire destiné au financement du logement social. Elle a fait non seulement l’expérience de sa popularité auprès des épargnants mais aussi de sa viabilité économique. Elle en connaît suffisamment le fonctionnement et les limites, notamment en matière de gouvernance, pour pouvoir proposer une solution pertinente à l’échelle européenne.

Contribution à la confiance

La crise de la zone euro a mis en évidence le court-termisme et la volatilité des flux transfrontaliers de capitaux privés, essentiellement interbancaires, et par là même le caractère superficiel de l’apparente intégration financière entre Etats membres. Malgré la liberté de circulation des capitaux de jure et la poursuite des réformes dites « structurelles », la persistance d’importants biais domestiques dans les portefeuilles de titres des ménages, des entreprises et des institutions financières montre que la situation n’a guère évolué.

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Or, la diversification de l’épargne privée est absolument nécessaire au sein d’une union monétaire pour encourager l’allocation des capitaux vers les projets les plus productifs et assurer le partage des risques entre Etats membres – a fortiori dans une union comme la nôtre sans véritable budget commun capable d’assumer le rôle de stabilisateur.

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