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En exil forcé depuis 2016, l’opposant congolais Moïse Katumbi a entamé les formalités pour récupérer son passeport biométrique auprès de l’ambassade de la RDC en Belgique. Son cabinet précise cependant que « les conditions politiques et sécuritaires ne sont pas encore réunies pour son retour ».
« Hier, notre Président Moïse Katumbi était à l’Ambassade RDC à Bruxelles pour entamer les démarches en vue de récupérer son passeport. Injustement privé de ce passeport jusque-là, il doit être rétabli dans ce droit élémentaire dont jouit tout citoyen congolais ! » L’information a été donnée par le chef de cabinet de l’opposant congolais, Olivier Kamitatu, ce jeudi sur Twitter.
« Il s’agit ici de rétablir une situation anormale puisque, jusque-là, l’État congolais privait Moïse Katumbi, pourtant citoyen congolais, de l’établissement de son passeport biométrique. Ce déni de droit s’expliquait par le harcèlement politique judiciaire et physique de l’ancien régime congolais envers Moise Katumbi », indique le cabinet de Moïse Katumbi.
Les conditions politiques et sécuritaires ne sont pas encore réunies pour son retour
Cependant, même si Moïse Katumbi récupérait son passeport, son cabinet indique que « les conditions politiques et sécuritaires ne sont pas encore réunies pour son retour ».
« Réparer une aberration »
L’annonce a été saluée par les alliés de l’opposant en exil. « Il s’agit de réparer une aberration dont seul le régime Kabila avait le secret et qui n’honorait pas ses auteurs », a notamment réagi Grégoire Kiro, secrétaire général du RDC/KML d’Antipas Mbusa Nyamwissi, contacté par Jeune Afrique.
>>> À LIRE – RDC : Félix Tshisekedi promet la libération prochaine de « tous les prisonniers politiques »
Mercredi, Ensemble pour le Changement, la plateforme de Moïse Katumbi, après avoir soutenu la candidature de Martin Fayulu à la présidentielle du 30 décembre dernier, a finalement reconnu Félix Tshisekedi comme président de la République Démocratique du Congo, « malgré les irrégularités constatées dans le processus électoral ».
Dans un communiqué, la plateforme avait également demandé au président congolais de « favoriser le retour des exilés politiques et forcés à l’exil » – dont Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba et Mbusa Nyamwisi – et réclamé « la libération des derniers prisonniers politiques dont Franck Diongo, Firmin Yangambi et Diomi Ndongala ».
Des contacts par chefs d’État interposés
Cap pour le changement (CACH), coalition qui a soutenu Félix Tshisekedi, salue également cette nouvelle. « Si c’est le même Moise Katumbi qui était gouverneur de l’ex-province du Katanga, il n y a aucun problème, il est dans ses droits. C’est un Congolais », a déclaré à Jeune Afrique Jean Baudoin Mayo Mambeke, secrétaire de l’UNC, le parti du directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe.
Sous le règne de Joseph Kabila, Moïse Katumbi avait plusieurs fois tenté de rentrer en RDC, mais s’était toujours trouvé confronté à un refus catégorique des autorités. Selon nos sources dans de l’entourage de Moïse Katumbi, le nouveau président congolais et l’ancien gouverneur du Katanga ont établi des canaux de communication. En l’occurrence « la communication se fait par chefs d’État interposés ».
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