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L’homme d’affaires, qui s’est enrichi en Egypte grâce à des projets immobiliers avec l’armée et la présidence, multiplie les accusations sur la corruption qui règne sous le régime Sissi. Exilé en Espagne, il se dit traqué.
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Dans un bureau vide situé au sommet d’un immeuble des environs de Barcelone trônent quelques tables et chaises blanches, et une maquette. L’ébauche de ce projet, nommé Lumière de la connaissance, un immense complexe à vocation éducative abrité sous des pyramides de verre, est tout ce qu’il reste des ambitions immodérées que nourrissait Mohamed Ali quand il s’est installé en Espagne, fin août 2018.
Un an plus tard, l’entrepreneur égyptien de 45 ans a mis sa vie en suspens et se dit traqué. Une série de vidéos dans lesquelles il accuse le président Abdel Fattah Al-Sissi et ses généraux de corruption ont fait de lui l’ennemi public numéro un en Egypte et le leader inattendu d’un mouvement de contestation contre le pouvoir, les 20 et 21 septembre, rapidement étouffé par la répression.
« Je suis sous le choc, je ne comprends pas ce qui m’arrive. Je ne m’attendais pas à ce que ça prenne une telle ampleur », avoue l’homme dans un calme apparent, trahi par un tic nerveux de la jambe. Adulé en héros par des millions d’Egyptiens qui ont suivi les vidéos qu’il a publiées sur les réseaux sociaux depuis le 2 septembre, sur son compte Les secrets de Mohamed Ali ; considéré avec méfiance et curiosité par les membres de l’opposition ; et menacé par les autorités, l’homme explique son succès, simplement : « Je suis l’un d’entre eux, je parle comme eux. »
Il vit dans la clandestinité, avec quelques proches, mais se dit désormais entouré. « Avant, je pensais seul, maintenant je suis entouré par des membres de l’opposition de tout bord – laïques, gauchistes, libéraux, islamistes, Frères musulmans. Avec la répression, le mouvement est mort mais on va faire autre chose que des manifestations, c’est un secret », dit-il, promettant une « surprise » bientôt.
Incroyable verve
Grand, le physique sportif, et habillé dans un style sportswear chic – blazer marine sur une chemise à fins motifs bleus et pantalon de toile –, l’homme aux boucles noires est tel que dans ses vidéos. Simple et impulsif, s’exprimant en dialecte égyptien, sans grand discours politique mais avec une incroyable verve et des dizaines d’histoires sur la corruption et la démesure des projets qu’il a réalisés, avec son entreprise de BTP Amlak, pour l’armée au cours des quinze dernières années, des villas d’Abdel Fattah Al-Sissi aux projets hôteliers de haut gradés. Il n’a, pour appuyer ses allégations, aucun document mais, dit-il, « ma seule preuve est ma parole et ces projets qui existent, que tout le monde peut voir de ses propres yeux. »
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