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Cinq pays, dont la France, l’Allemagne et l’Italie, travaillent à un mécanisme de répartition qui soulagerait les pays du sud de l’Union.
Les ministres de l’intérieur de cinq pays de l’UE se réunissent lundi 23 septembre, à Malte, pour s’entendre sur un mécanisme de répartition automatique des migrants. Ce dispositif vise à mettre fin aux négociations au cas par cas à chaque sauvetage opéré en Méditerranée – le dernier d’importance en date ayant conduit au débarquement de 82 personnes dans l’île italienne de Lampedusa, le 14 septembre. Quelque 67 000 migrants irréguliers sont arrivés en Europe depuis le début de l’année.
Les ministres allemand, français, italien, maltais et finlandais doivent élaborer un système qui permettra aux pays européens volontaires de se répartir de façon systématique les personnes secourues en mer, en particulier par les ONG.
Nouvelle politique migratoire en Italie
Ardemment réclamé par Rome, qui accuse ses partenaires de ne pas l’avoir soutenu face à la crise migratoire, le mécanisme se veut temporaire dans l’attente de la renégociation du règlement de Dublin, qui confie le traitement des demandes d’asile au pays d’arrivée. Cette règle est jugée injuste parce qu’elle fait reposer, pour de simples raisons géographiques, le fardeau de l’accueil sur l’Italie, la Grèce, l’Espagne ou Malte.
Porté par plusieurs pays, à commencer par la France et l’Allemagne, et coordonné par la Commission européenne, le nouveau système doit « garantir à l’Italie ou à Malte que leurs partenaires puissent rapidement prendre en charge les personnes débarquées et avoir une organisation plus solidaire et efficace », a déclaré Emmanuel Macron mercredi, lors d’un déplacement à Rome.
La France et l’Italie défendront, désormais, au sein de l’UE « une position commune pour que tous les pays participent d’une façon ou d’une autre » à l’accueil « ou bien soient pénalisés financièrement », a expliqué M. Macron.
Avec l’arrivée du nouveau gouvernement formé par le Parti démocrate (gauche) et le Mouvement 5 étoiles (antisystème), l’Italie a assoupli sa politique migratoire après la série de mesures antimigrants prises par l’ancien ministre de l’intérieur, le souverainiste Matteo Salvini. Rome a ainsi rouvert ses ports, que M. Salvini avait fermés aux navires de sauvetage. « Nous devons faire sortir le thème de l’immigration de la propagande antieuropénne », a affirmé mercredi le premier ministre italien, Giuseppe Conte.
Droit d’asile et migrants « économiques »
On sait déjà que seuls les pays volontaires intégreront le nouveau système, et qu’il ne concernera que les migrants arrivant par la mer, mais plusieurs interrogations subsistent. Il faudra savoir si la sélection entre les personnes éligibles au droit d’asile et les migrants dits « économiques », qui n’ont pas vocation à rester en Europe, sera effectuée dès l’arrivée à terre (comme le souhaite la France) ou dans le pays de destination.
Un autre point à éclaircir est la notion de port sûr « le plus proche », prévue par le droit maritime international. L’Italie plaide pour une « rotation » des ports d’accueil (qui inclurait Marseille, par exemple) pour soulager les pays du sud de l’Europe, mais la France se montre réticente à cette solution.
Selon Matteo Villa, chercheur à l’Institut pour les études de politique internationale de Milan (ISPI), un accord qui ne concernerait que les migrants secourus en Méditerranée centrale « serait perçu comme inéquitable » par les pays d’arrivée se trouvant sur les deux autres routes, de Méditerranée occidentale (Espagne) et orientale (Grèce). « D’autant que contrairement à ce qui s’est passé depuis 2011, en 2019, c’est la route de Méditerranée centrale qui a été la moins concernée par les arrivées irrégulières », explique l’expert.
Seuls 13 % des migrants irréguliers arrivés en Europe depuis le début de l’année ont débarqué en Italie ou à Malte, contre 57 % en Grèce et 29 % en Espagne.
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