« Menacée par l’effondrement de son industrie automobile, l’Europe s’est réveillée »

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La commissaire européenne à la concurrence et au numérique, Margrethe Vestager, à Copenhague, le 29 novembre.
La commissaire européenne à la concurrence et au numérique, Margrethe Vestager, à Copenhague, le 29 novembre. PHILIP DAVALI / AFP

Pertes et profits. C’est à Nersac, bourgade charentaise à 11 kilomètres d’Angoulême, que pourrait bien s’écrire un nouveau chapitre de l’histoire économique de l’Europe. Dans ce village de moins de 3 000 habitants pourrait bientôt voir le jour une usine pilote de production de batteries. La Commission européenne vient de donner son feu vert à un plan de plus de 8 milliards d’euros destiné à mettre sur pied une filière intégrée. Le dos au mur, menacée par l’effondrement de son industrie la plus prestigieuse, l’automobile, l’Europe s’est réveillée.

La batterie représente 40 % du coût d’une voiture électrique et les seuls fabricants mondiaux sont chinois, coréens ou japonais

Elle a elle-même planté l’aiguillon dans le dos de ses constructeurs en imposant des normes d’émissions tellement drastiques qu’elle les condamne à basculer avant dix ans la majorité de leur production de voitures du thermique vers l’électrique. Un basculement séculaire qui porte en lui la menace de voir s’évader une bonne part de la valeur de ces nouveaux véhicules vers l’Asie. La batterie représente 40 % du coût d’une voiture électrique et, aujourd’hui, les seuls fabricants mondiaux sont chinois, coréens ou japonais.

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L’accord de Bruxelles va permettre à sept Etats de l’UE d’accorder 3,2 milliards d’euros d’aides qui s’ajouteront aux 5 milliards que devraient investir les industriels, avec comme objectif de créer au moins deux usines, en France et en Allemagne.

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Les obstacles sont bien sûr innombrables sur la route du développement industriel. Par le passé, les efforts européens ont réussi dans l’aéronautique (Airbus) et raté dans l’informatique. Mais ils traduisent un renouveau et surtout une ambition qui semblait s’être perdue dans les sables des petites querelles communautaires. La conjonction de la révolution populiste, avec le Brexit, de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et du défi environnemental a réveillé les consciences.

Double menace

Il n’est pas anodin qu’à l’heure où l’on enterre l’OMC, paralysée par les Etats-Unis, l’Europe entende s’y substituer pour défendre sa vision du monde, à la fois libérale et protectrice. Neuf jours après l’installation de la nouvelle Commission, sa personnalité la plus marquante, la danoise Margrethe Vestager, commissaire à la concurrence et au numérique, a apporté sa pierre à cette nouvelle démarche en reconnaissant que le temps était venu « d’actualiser les règles de la concurrence ».

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Critiquée, notamment en France, à l’occasion de son refus du mariage entre Alstom et Siemens, elle entend désormais revoir la définition des marchés pertinents et du champ des investigations pour tenir compte de la double menace : à l’est, celle des ambitions chinoises, et à l’ouest, celle des empereurs du numérique, les GAFA.

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