« Médecine, études ­vétérinaires… La Wallonie forme des étrangers mais n’en profite pas »

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La formation des étudiants français en Belgique coûte cher et, sitôt diplômés, ils repartent, déplore, dans un entretien au « Monde », Jean-Claude Marcourt, ministre de l’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Propos recueillis par Eric Nunès Publié aujourd’hui à 06h00

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Toutes filières confondues, environ 23 000 Français étudient en Belgique. Jean-Claude Marcourt, ministre de l’enseignement supérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles, s’interroge sur les problèmes financiers et éthiques que soulève cet afflux.

Pourquoi cette marée française dans vos écoles et universités ?

En Belgique, la tradition est le libre accès au supérieur pour tous les étudiants qui ont satisfait à leurs obligations dans l’enseignement secondaire. Un nombre croissant d’étudiants français viennent se former chez nous au point que nos établissements se sont retrouvés à saturation. La Belgique a donc dû limiter le contingent d’étudiants internationaux. La législation européenne interdit les restrictions entre les ressortissants de l’Union européenne. Nous avons donc négocié des restrictions aux flux d’étudiants sous deux conditions. La première, si l’afflux d’étudiants empêche de maintenir le niveau de formation. La seconde, si pour les cursus liés à la santé, cette restriction entraîne un risque pour la santé publique. L’UE a accepté en 2006 que nous limitions l’accès aux étudiants étrangers à 30 % en kinésithérapie, orthophonie, et vétérinaire, puis en 2012, à médecine et dentaire. Ensuite, un concours a été mis en place, qui a réduit drastiquement le nombre de Français. Le fait que la République française ait récemment supprimé le numerus clausus et réformé l’accès aux études de santé entraînera peut-être une diminution du phénomène.

Outre le médical et le paramédical, la « filière belge », pour les Français, s’étend-elle à d’autres cursus ?

Les flux sont différents en fonction des filières. Concernant l’enseignement artistique belge, les Français représentent 23 % des effectifs. Ces écoles d’art sont sélectives, et c’est leur attractivité qui draine les candidatures. Depuis deux ans, nous subissons aussi un afflux considérable d’étudiants en psychologie, lié à l’instauration, en 2018, dans les universités françaises, de la sélection en master 1 [et non plus seulement en master 2].

N’y a-t-il pas un problème de cohérence entre les deux Etats ?

Avoir des étudiants étrangers est une chance. Cela augmente la diversité culturelle de nos établissements. Toutefois, cela coûte chaque année à la Wallonie entre 100 et 150 millions d’euros de former des jeunes Français. Sur un budget annuel de 1 milliard d’euros consacré à l’enseignement supérieur, c’est significatif. Certes, l’Europe prévoit la libre circulation des personnes. Mais en cas de déséquilibre trop important, il faut intervenir. Les multiples initiatives engagées avec les gouvernements français successifs depuis dix ans sont sans résultat. On nous explique que la France n’a pas de sous…

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