MBC: pourquoi ça cloche… | lexpress.mu

0
364

[ad_1]

De plus en plus de Mauriciens ne regardent plus les émissions que produit la station nationale.

Des émissions locales, humour ou culturelle qui font défaut ou encore avoir à payer pour être diffusé: ce sont les raisons sont avancées pour expliquer l’indifférence des auditeurs.

Demandez autour de vous. Qui regarde les chaînes télé de la Mauritius Broadcasting Corporation ? Réponse presque systématique : «Ayo, je ne regarde presque pas.» Ou alors, «je ne regarde que les infos, là encore…» Malgré tout, qu’est-ce que les Mauriciens ont envie de voir à la télévision nationale ?

Manda Boolell, ancienne responsable de la programmation, souligne que «quand les gens disent qu’ils ne regardent pas la MBC, il faudrait savoir pourquoi». L’accent à la télévision nationale doit être sur les productions locales. «Les films, on peut les voir partout, sur les chaînes satellitaires ou la télévision en ligne. Par contre, donner à voir du local, c’est à la MBC de le faire. C’est important.»

Si elle reconnaît que la MBC «fait beaucoup», avec des programmes pour les enfants, des émissions sur la santé ou les femmes entrepreneurs, Manda Boolell note un manque de jeux télévisés. «Il n’y a pas assez d’humour ou des émissions sur tous les développements actuels dans l’art à Maurice. Le Mauricien ne se rend pas compte de tout ce qui se passe. Il faut partager la culture.» Elle se souvient qu’à l’époque où elle agissait comme responsable de programmation, «on présentait un quota de productions locales à un Program Committee. Ce quota augmentait tous les ans».

Une autre source porte un regard critique sur la version locale de Qui veut gagner des millions ? Elle estime qu’«après avoir regardé l’émission, il faudrait que vous appreniez des choses». Entre inexactitudes (exemple : la pêche a un noyau, pas des graines) et erreurs (Agatha Christie a écrit Le crime de l’Orient Express et pas Le meurtre), cette source déplore qu’on n’élève pas le niveau de culture générale du téléspectateur en lui donnant brièvement des informations additionnelles (exemple : quel est le pays le plus peuplé ? La Chine. Mais sans dire que la population est de 1,4 milliard).

«Négociations en cours»

Si le cinéma attire, où sont les films mauriciens ? Panik, le premier film des Komiko est sorti en 2017. Si Bénédiction, le second film des Komiko est actuellement en salle, le premier long-métrage n’a pas encore été diffusé à la télévision nationale.

Miselaine Duval affirme que «des négociations sont en cours avec la nouvelle direction». Elle rappelle que cela fait cinq ans que les productions de Komiko ne passent plus à la MBC «parce qu’elle nous demandait de payer pour être diffusé. Elle disait qu’elle a des dettes et qu’en retour, on aurait du temps d’antenne. Ou alors qu’on ferait des co-productions. On cherche des sponsors, on fait tout le travail, la MBC diffuse, ramasse l’argent et ensuite c’est elle qui nous paie. C’est inacceptable».

Percy Yip Tong, producteur regarde régulièrement le journal télévisé. «Mais le bulletin à la MBC est plus long que celui de TF1 ou de la BBC, qui ne dépasse pas 30 minutes. Le contenu n’est pas toujours de l’information, mais de la propagande».

Petite anecdote: il croise parfois des gens qui disent l’avoir vu à la télé la veille. «Cette émission a été enregistrée il y a de cela plus de 10 ans, mais sur la Senn Kreol, on repasse les mêmes choses.» La faute au nombre de chaînes qui tournent en continu. «À la MBC, c’est la quantité qui compte, pas la qualité. Quantité de chaînes, quantité de staff. Quand il y a de la qualité, elle est diluée dans ce qui est médiocre.»

Dans le cas des émissions culturelles, Percy Yip Tong affirme qu’il faut à tout prix éviter «les animateurs qui ne sont pas souriants, pas dynamiques, où l’on s’endort, même si le contenu est peut-être bon». Il est nostalgique des émissions «de terrain» comme Sugar Time et La Gamme d’Or.

L’époque où la MBC «organisait des concerts dans des régions. C’était de la télé de proximité». Pour avoir collaboré à La Gamme d’Or, Percy Yip Tong se souvient que ces concours télévisés avaient révélé des talents. «Les gagnants c’était Ernest Wiehe, Philippe Thomas, Jean- Jacques Arjoon». Pour le producteur, il est temps d’«arrêter de dire qu’il n’y a pas d’argent. Il y en a mais il est très mal utilisé».


[ad_2]

Source link

Lexpress

Have something to say? Leave a comment: