Mauvais temps: les coraux à risque

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Durant les semaines écoulées, dans certains coins du pays, la couleur de l’eau de mer était loin d’être celle turquoise que l’on voit sur les cartes posales. C’est souvent le cas après des pluies abondantes ou en période cyclonique. Cette eau de pluie volumineuse, qui se déverse dans les lagons, a aussi un impact sur les récifs coralliens. Si ces derniers sont certes sensibles à ces évènements naturels, c’est surtout l’impact de l’Homme qui est en cause, une fois de plus.

«Il faut savoir que les coraux sont sensibles à plusieurs changements en mer, cela va du taux de sel à la lumière qu’ils reçoivent, en passant par l’impact des vagues», affirme Nadeem Nazurally de l’organisation non gouvernementale (ONG) Eco-mode Society. «Il existe des coraux qui sont adaptés pour survivre dans l’eau avec plus de sédiments ou un peu plus douce temporairement, d’autres qui ne le sont pas. En été, le mauvais temps n’est pas très dangereux mais entre l’impact de l’Homme et celui du mauvais temps, cela peut avoir un effet négatif sur les coraux», faitil part. Avant d’expliquer qu’entre «les sédiments, les objets polluants lessivés par la pluie, les endroits où l’eau ne s’écoulait pas avant les flash floods, c’est un cocktail dangereux auquel les coraux sont confrontés.»

Les coraux sont très sensibles à leur environnement mais c’est surtout le cocktail détonant qui suit les flash floods et les cyclones qui s’avère un danger supplémentaire pour eux, qui sont alors stressés par la situation et peuvent en mourir. Les deux premiers facteurs en cas de pluie restent la présence de sédiments en grande quantité dans l’eau d’une part, et d’autre part, ce volume d’eau douce peut temporairement faire baisser la salinité de l’eau à certains endroits.

D’autant plus qu’aujourd’hui, avec le flux d’eau dévié par l’urbanisation, là où l’eau de pluie ne s’écoulait pas auparavant, d’autres régions sont soumises à de nouveaux stress. Les sédiments empêchent la lumière de pénétrer dans l’eau, ce qui empêche le polype de se nourrir et la salinité moindre met cette même partie vivante des coraux sous stress.

Mais plus que ces deux éléments, c’est aussi tout ce qui est lié à l’impact de l’Homme qui affecte les coraux. Les pluies lessivent aussi bien le sol que les déchets polluants, le plastique, les produits chimiques et de synthèse en tout genre. «Avec les pluies abondantes, beaucoup de déchets et de produits chimiques se retrouvent en mer et polluent l’eau», explique pour sa part Pramod Chumun de l’ONG Eco-Sud, qui avec son programme Lagon Bleu, œuvre pour la protection du lagon. «Beaucoup de ce qui est utilisé ou jeté en terre se retrouve en mer et affecte les coraux. C’est un stress supplémentaire qui peut les mettre en danger. Ils peuvent même tomber malades en raison de cet impact.»

La pollution de l’Homme est multipliée en cas de mauvais temps, outre le stress dû à la montée de la température de l’eau en raison du changement climatique. De plus, les effets mécaniques du mauvais temps, surtout cyclonique comme les vagues, ont tendance à endommager, voire détruire les coraux les plus fragiles. Si, une fois de plus, les coraux se sont adaptés à ce mauvais temps, il faut désormais y ajouter la pression de l’Homme qui, dans certaines régions de l’île, a très clairement affaibli et fragilisé les coraux. Les évènements passés de blanchiment de coraux n’ont pas aidé nos lagons. Si une partie des coraux avait pu récupérer du blanchissement, ceux-ci étaient encore fragiles et en train de récupérer de leur stress.

«Les coraux sont endommagés par les cyclones, c’est normal. Ils sont adaptés à cet état mais ce qui n’arrange pas les choses, c’est qu’en plus de cela, il y a d’autres pressions sur eux», explique Pramod Chumun.

La prévention reste pour le moment le meilleur moyen de limiter les dégâts des flash floods et des cyclones pluvieux sur les récifs coralliens.

«Le meilleur moyen de protéger les coraux de l’impact des Flash floods c’est en s’assurant que l’eau soit bien canalisée dans les drains vers des endroits où ils doivent se décharger», ajoute Nadeem Nazurally. «Ce serait possible de trouver des moyens de filtration mais ce serait long, fastidieux et onéreux, il faut avant tout s’assurer que les drains fonctionnent correctement.»


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