Mark Rutte, l’homme du bras de fer avec l’UE

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Mark Rutte, le 17 juillet à Bruxelles.

Il devait être l’une des figures-clés de ce sommet européen, commencé à Bruxelles vendredi 17 juillet. En poste depuis près de dix ans, le premier ministre néerlandais, Mark Rutte, joue désormais dans la cour des « grands ». Ceux dont dépend le sort d’un fonds de relance de 750 milliards censé contrer les ravages de la pandémie, et celui d’un budget de quelque 1 100 milliards pour les années 2021-2027.

A la tête de ceux qui ont été baptisés les « frugaux » ou les « radins » – soit les Pays-Bas, l’Autriche, le Danemark et la Suède –, le libéral néerlandais a reçu la plupart de ses homologues au cours des dernières semaines. « Tout le monde veut voir Rutte ! », s’enthousiasme la presse populaire de son pays.

Vendredi à 9 heures, juste avant le démarrage de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement, il devait rencontrer une nouvelle fois Emmanuel Macron, qui lui avait réservé sa première visite à l’étranger après le confinement, le 24 juin. Avant même de se rendre à Berlin pour rencontrer Angela Merkel. La chancelière, dont le pays exerce depuis le 1er juillet la présidence tournante de l’Union, a, ensuite, elle aussi fait le déplacement aux Pays-Bas. Tout comme le premier ministre italien, Giuseppe Conte, ses homologue espagnol, Pedro Sanchez, et portugais, Antonio Costa.

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Ces rencontres, ponctuées par le sourire légendaire du Néerlandais, décrit par l’hebdomadaire britannique The Economist comme « un vicaire surcaféiné », visaient à comprendre son intransigeance, à faire pression sur lui, mais aussi à lui faire des concessions. Il y a une semaine, présentant sa dernière épure en vue d’un éventuel accord, Charles Michel, le président belge du Conseil, lui garantissait que son pays, contributeur net au budget communautaire, pourrait continuer à bénéficier de son rabais, que les futurs moyens de l’Union seraient rabotés (ils seraient ramenés à 1074, voire 1 050 milliards) et que l’octroi des montants dans le cadre du fonds de relance seraient liés au respect de l’Etat de droit. Trois concessions majeures aux « radins ».

« Une question de philosophie »

« Les Pays-Bas ont déjà obtenu beaucoup, mais ils sont trop intelligents pour dire merci », ironise un négociateur. Le premier ministre néerlandais est-il pour autant amadoué ? Pas vraiment, si du moins cet homme aux convictions très flexibles tient le même discours à Bruxelles que sur ses terres. Mardi 14 juillet, dans un débat à la Seconde Chambre de La Haye, il évoquait « le déséquilibre entre des pays qui ont effectué des réformes et ceux qui en ont fait moins ». Le regard tourné vers les pays du Sud, il évoquait « une ligne de rupture entre ceux qui demandent du soutien et ceux qui paient ce soutien ».

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