Mario Butier, SDF: «Dimanche soir, j’irai dormir près de Marie Reine de la Paix…»

Il sera parmi les premiers à être à Marie Reine de la Paix lundi pour attendre l’arrivée du pape François. Mario Butier, 57 ans, habite les rues de Port-Louis et des Salines depuis deux ans et demi, à la suite de différends familiaux. Dimanche soir, cet homme de la rue prévoit de passer la nuit dans une des ruelles menant à Marie Reine de la Paix.

La nuit venait tout juste de tomber dans la capitale lorsque nous avons vu Mario Butier jeudi. Il cherchait de quoi manger dans une poubelle près d’un fastfood. Dans ses mains, deux grands sacs contenant quelques vêtements. Il revenait de la chapelle Saint-Antoine à Trou-Fanfaron où il donne un coup de main de temps en temps. Nul besoin de lui poser la question sur l’arrivée du pape, naturellement, Mario Butier nous parlera du «pape des démunis».

«Il est un grand homme qui porte les pauvres et les exclus dans son cœur. Je vois en lui un homme qui amènera la paix dans notre pays mais mieux encore, je sais qu’il parviendra à toucher un mot aux dirigeants de Maurice pour qu’ils aient une meilleure considération pour les démunis. Et qui sait, peut-être que ma famille exprimera un peu plus d’humanité à mon égard», espère-t-il.

Le quinquagénaire nous confie qu’il vit actuellement aux Salines. Il s’est trouvé un coin où, dit-il, il est plus ou moins en sécurité. «Je vis tout seul. J’ai choisi de ne pas rester avec les autres SDF que je côtoie parce que cela me donne trop de problèmes», raconte-t-il.

Les journées de Mario Butier commencent très tôt. Il se rend près du temple de Trou-Fanfaron pour pouvoir prendre une douche dans un caniveau qui se trouve à côté du lieu de culte. Ensuite, direction la chapelle Saint-Antoine, qui se trouve un peu plus loin. Là, il demande l’aumône et se rend utile dès qu’il y a quelque chose à faire.

«Auparavant, je travaillais là où vous êtes actuellement, à l’express. J’étais dans la section de la reliure. Mais avec la mécanisation, j’ai perdu mon poste et j’ai enchaîné les petits boulots. Tout allait plutôt bien jusqu’à ce que commencent les embrouilles avec ma famille. J’ai alors décidé de me séparer d’elle parce que je n’en pouvais plus», soutient le quinquagénaire.