Marie-Claire Fleury: «un programme d’éducation parentale est une urgence»

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Marie-Claire Fleury, ex-formatrice aux Écoles ménagères et retraitée de l’École Bethléem.

Marie-Claire Fleury, ex-formatrice aux Écoles ménagères et retraitée de l’École Bethléem.

Dans son sermon, lors de la messe au monument Marie Reine de la Paix le 9 septembre, le pape François exhortait les autorités mauriciennes à «ne pas succomber à la tentation d’un développement économique qui ressent le besoin de sacrifier des vies humaines». Cet appel a eu une résonance particulière auprès de nombreux compatriotes. Parmi eux, Marie-Claire Fleury, ancienne formatrice aux Écoles ménagères et ex-responsable de puériculture des Écoles Bethléem. «Il est significatif qu’en 2019 le pape doit faire un appel pour que le progrès économique ne se fasse pas au détriment de l’épanouissement de l’humain», déclare Marie-Claire Fleury.

Notre interlocutrice parle en connaissance de cause. À la fin des années 60, elle était parmi les premières collaboratrices de France Boyer de la Giroday. Cette dernière s’engageait aux côtés du père Eugène Déthise dans des activités sociales auprès des femmes les plus démunies. Leur action était soutenue par le diocèse catholique.

Marie-Claire Fleury, qui venait alors de terminer ses études secondaires, se joint à France Boyer de la Giroday pour assurer une formation en cuisine et en artisanat à des femmes sans emploi. Sa maison dans la ville des Fleurs jouxte toujours l’ancien siège des Écoles ménagères.

Aujourd’hui à la retraite, l’habitante de Quatre-Bornes évoque le souvenir d’une époque révolue. Les animatrices de l’organisation dispensaient des cours en artisanat, agriculture, alphabétisation et en art ménager dans une centaine de quartiers. «On allait de village en village à la rencontre des femmes. Nos sessions de formation avaient lieu dans des salles d’œuvre, des centres sociaux et des baïtkas», se rappelle-t-elle.

L’action des Écoles ménagères a permis à de nombreuses villageoises de trouver un emploi dans le circuit hôtelier qui se mettait en place dans les premières années post-indépendance. Marie-Claire Fleury estime que les cours des Écoles ménagères ont permis à des femmes de s’épanouir, d’être indépendantes et de contribuer au bien-être de leurs familles. «Former une femme, c’est former une génération», souligne-t-elle.

Dans les années 70, les usines s’implantant dans la zone franche emploient des ouvrières, plus particulièrement dans la région de Port-Louis. Se pose alors le problème de la garde des enfants en bas âge quand les mères sont au travail.

Une action sociale est nécessaire. MarieClaire Fleury raconte : «Se sentant interpellée, France Boyer de la Giroday lance, avec le soutien du diocèse de Port-Louis, la première crèche Bethléem au Centre Misereor, non loin du Champ-de-Mars.» Sylvette Davy-Paris, formée en puériculture, est en première ligne. Notre interlocutrice fait partie de l’équipe engagée dans la gestion de la garderie-école maternelle.

Commence alors pour Marie-Claire Fleury, une carrière dans l’accompagnement des petits enfants. Depuis, elle a vu passer de nombreux enfants qui aujourd’hui sont des professionnels établis. L’ex-responsable d’école regrette qu’à un moment l’institution n’ait plus été soutenue par la mairie de Port-Louis et le diocèse a réduit son apport. Ainsi, Bethléem a dû se reconvertir en école payante.

La pédagogue expérimentée est inquiète de l’évolution relative à l’encadrement de la petite enfance. «Aujourd’hui, des parents sont de moins en moins disponibles pour leurs enfants. Les nouvelles technologies sont une entrave à la bonne communication au sein des familles. L’éducation parentale est une urgence», estime-t-elle.

Marie-Claire Fleury, qui a passé un peu plus de cinq décennies à faire du travail social, souhaite voir une politique plus volontariste de la part des autorités en matière de formation des parents. Elle serait prête à y apporter sa contribution.


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Lexpress

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