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En dépit des accusations de fraude électorale, le chef de l’Etat sortant revendique une victoire dès le premier tour de la présidentielle.
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« Université en état d’urgence ! » Sous une marée d’ombrelles, pour parer un soleil de plomb, les étudiants de l’université de San Andres (UMSA), à La Paz, s’organisent comme ils peuvent. Manifester, marcher, ne pas relâcher la pression… depuis plusieurs jours, ils sont à la tête de la contestation contre les résultats des élections générales du 20 octobre qui donnent, selon les autorités électorales, une large victoire au président sortant Evo Morales.
« Evo, dehors ! », entend-on fuser dans les rangs. « Nous ne sommes pas là au nom d’un parti ou d’un président, explique Maria Bravo, étudiante en architecture. Nous sommes simplement là pour défendre notre vote. » Depuis dimanche soir, l’organe électoral bolivien est sous le feu des critiques. Alors que les résultats préliminaires des élections laissaient entrevoir un second tour inédit entre l’actuel président Evo Morales et son principal concurrent, le centriste Carlos Mesa, le décompte s’est arrêté subitement dans la soirée, avec près de 84 % du dépouillement effectué. Il a repris quasiment vingt-quatre heures plus tard, avec une nouvelle tendance donnant une plus large avance à Evo Morales et le plaçant en position d’être élu au premier tour, déclenchant des soupçons de fraude parmi la population.
Rodolfo Alaya, enseignant à l’UMSA, n’a aucun doute : « Tout indique qu’il y a eu fraude. Evo Morales ne respecte plus rien. D’abord, il passe en force pour se représenter [référence au référendum perdu de février 2016, où la population lui refusait de modifier la Constitution pour briguer un 4e mandat] et maintenant il veut demeurer au pouvoir par n’importe quel moyen », dit-il.
Un « nouveau triomphe »
Plus tôt, ce mercredi, sans attendre les résultats définitifs, Evo Morales a donné une conférence de presse dans laquelle il se félicitait de « ce nouveau triomphe », « la quatrième élection consécutive gagnée démocratiquement avec plus d’un demi-million de voix d’avance ». Il dénonçait également « un coup d’Etat » ourdi par la droite et des puissances internationales, enjoignant aux Boliviens de se « mobiliser de manière pacifique pour défendre la démocratie ».
Cette rhétorique n’est pas nouvelle, souligne Sebastian Urioste, membre de l’Observatoire politique de l’Amérique latine et des Caraïbes (Opalc) : « C’est sa stratégie depuis qu’il a été élu. Le coup d’Etat est une notion tellement malléable qu’il l’utilise pour parler des mobilisations de rue et des incendies des tribunaux départementaux [plusieurs tribunaux ont été incendiés depuis dimanche]. Il s’agit d’alerter les gens, de capter leur attention », juge-t-il.
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