Malgré la pandémie de Covid-19, au moins 3 000 migrants honduriens en route vers les Etats-Unis

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Publié aujourd’hui à 00h53, mis à jour à 00h58

Au moins 3 000 migrants honduriens, selon l’Institut guatémaltèque des migrations, ont franchi, jeudi 1er octobre, la frontière du Guatemala, dans l’espoir de rejoindre les Etats-Unis, malgré les risques et les restrictions liés à la pandémie due au nouveau coronavirus.

Ces migrants avaient quitté dans la nuit de mercredi à jeudi San Pedro Sula, deuxième ville du Honduras, située à 180 km au nord de Tegucigalpa, pour fuir la pauvreté et la violence dans ce petit pays d’Amérique centrale.

Un migrant hondurien, devant des membres de l’armée guatémaltèque, à Entre Rios, au Guatemala, après avoir traversé la frontière du Honduras, le 1er octobre 2020.

Du côté hondurien, au poste frontière de Corinto (nord-est), des policiers et militaires ont encerclé les migrants pour les empêcher de passer s’ils ne montraient pas de test négatif au Covid-19. Mais les forces de l’ordre ont finalement cédé devant la pression des migrants massés aux cris de « dehors JOH », du nom du président hondurien, Juan Orlando Hernandez.

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Au Guatemala, qui a rouvert la semaine dernière ses frontières terrestres, aériennes et maritimes, fermées six mois en raison de la pandémie, les migrants ont été contraints par les militaires de patienter en une longue file d’attente pour présenter leurs documents d’identité et poursuivre leur route, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP).

Des migrants honduriens franchissent la barrière de police pour entrer au Guatemala en route vers les Etats-Unis, à la frontière de Corinto, au Honduras, le 1er octobre.

« Si nous restons ici, nous allons mourir de faim »

Comme lors de caravanes précédentes, les migrants ont invoqué le chômage, des services défaillants d’éducation et de santé, ainsi que la violence des gangs pour expliquer leur fuite. Raisons auxquelles s’ajoutent désormais les conséquences économiques et sociales de la pandémie de Covid-19. « Nous partons à cause de la pauvreté, de la pandémie et de tout ce qui se passe ici, a expliqué à l’AFP Geovanny Torres, 27 ans. Nous sommes à la recherche d’autres rêves. Nous voulons évoluer. Si nous restons ici, nous allons mourir de faim. »

D’autres, comme Carlos Salgado, 21 ans, ont eux traversé illégalement la frontière en ouvrant une clôture non loin du poste de douane. « A cause de la pandémie, la situation va encore s’aggraver » sur le plan économique. « Tout l’argent pour la pandémie a été volé par Juan Orlando » Hernandez, accuse le jeune homme.

Des membres de l’armée guatémaltèque distribuent de l’eau aux migrants, à Entre Rios, au Guatemala, le 1er octobre.

En majorité, les migrants ne portaient pas de masques pour prévenir toute contamination, a constaté l’AFP, et des infirmières, dépêchées sur place, pour prendre leur température. Selon la Croix rouge hondurienne, qui porte assistance aux migrants, 1 200 personnes ont quitté dans la nuit San Pedro Sula dans un premier groupe, suivi quelques heures plus tard par environ 2 000 autres.

Des journalistes de l’AFP ont pu les voir en train de cheminer le long de routes en direction de la frontière avec le Guatemala. La majorité des migrants sont des hommes jeunes. Moins de femmes avec des enfants en bas âge ont été aperçus dans les groupes que précédemment.

A Entre Rios, au Guatemala, le 1er octobre.

Un appel à se rassembler sur les réseaux sociaux

« Nous ne pensons pas à la pandémie, c’est la dernière chose à laquelle on pense. Nous voulons que notre famille s’en sorte », a expliqué à l’AFP Jefrey Amaya, 20 ans, avec sept autres jeunes de la communauté d’El Negrito, dans le département de Yoro, à une vingtaine de kilomètres de San Pedro Sula. Le jeune homme a raconté avoir vu un appel à se rassembler sur les réseaux sociaux.

Depuis janvier, date d’un dernier départ d’environ 2 000 personnes, aucun appel lancé sur les réseaux sociaux n’avait prospéré, notamment en raison des restrictions et risques liés à la crise sanitaire du coronavirus.

A la frontière de Corinto, au Honduras, le 1er octobre.
A la frontière de Corinto, au Honduras, le 1er octobre.

Ces dernières années, des milliers de ressortissants d’Amérique centrale se déplaçant par grands groupes ont franchi la frontière avec le Mexique, avec pour objectif de passer la frontière américaine, pour fuir la pauvreté et la violence dans leurs pays.

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Après les grandes caravanes de la fin 2018 et le début 2019, face aux menaces de rétorsion du président américain, Donald Trump, pour empêcher ces caravanes d’approcher la frontière avec les Etats-Unis, le Mexique a déployé quelque 26 000 militaires aux frontières sud et nord du pays.

Selon le gouvernement hondurien, au 27 septembre, 31 022 Honduriens avaient été expulsés, la plupart du Mexique et des Etats-Unis et le reste du Guatemala.

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