Malgré la crise due au coronavirus, l’Iran lance un satellite militaire

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La télévision d’Etat a diffusé des images de ce qu’elle a présenté comme étant le satellite monté sur une fusée au moment du lancement, mercredi 22 avril.
La télévision d’Etat a diffusé des images de ce qu’elle a présenté comme étant le satellite monté sur une fusée au moment du lancement, mercredi 22 avril. WANA NEWS AGENCY / via REUTERS

Dans un contexte de tensions persistantes avec Washington malgré la pandémie de Covid-19, les gardiens de la révolution – l’armée idéologique de la République islamique d’Iran – ont annoncé, mercredi 22 avril, le lancement réussi du satellite militaire Nour (« lumière » en persan). La télévision d’Etat a diffusé des images de ce qu’elle a présenté comme étant le satellite monté sur une fusée au moment du lancement. Le satellite a « orbité autour de la Terre à 425 km » et a été présenté comme un « nouveau développement dans le domaine spatial pour l’Iran islamique ».

Le 9 février, l’Iran avait échoué à mettre en orbite un satellite d’observation scientifique, baptisé Zafar (« victoire »). Son lancement avait été condamné par Paris et Washington, qui avaient accusé Téhéran de vouloir renforcer ses compétences dans le domaine des missiles balistiques par le biais du lancement de satellites. Les Etats-Unis avaient par ailleurs qualifié le tir, en janvier 2019 par Téhéran, d’une fusée chargée du lancement d’un satellite de « provocation » violant la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies.

Cette résolution enjoint à Téhéran de « ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques conçus pour pouvoir emporter des charges nucléaires, y compris les tirs recourant à la technologie des missiles balistiques ».

« Manœuvres dangereuses »

Les Etats-Unis craignent que les missiles balistiques puissent être armés de têtes nucléaires et le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, a déclaré que l’Iran devrait « rendre des comptes » après ce lancement qui est « contraire » aux résolutions des Nations unies. Ce lancement n’est qu’une « façade pour le développement par l’Iran de technologies balistiques avancées », a rapidement dénoncé dans un communiqué Israël.

De son côté, Donald Trump, le président américain, a annoncé qu’il avait donné l’ordre de détruire toute embarcation iranienne qui s’approcherait de façon dangereuse de navires américains dans le Golfe. Il y a une semaine, le Pentagone a accusé Téhéran de « manœuvres dangereuses » en mer.

Les tensions entre les Etats-Unis et la République islamique se sont nettement intensifiées depuis que Washington a décidé en mai 2018 de dénoncer unilatéralement l’accord international sur le nucléaire iranien (conclu en 2015) et de rétablir des sanctions économiques punitives contre Téhéran. Elles ont atteint un sommet après l’élimination du général iranien Ghassem Soleimani, tué dans une frappe de drone américaine à Bagdad, en Irak, le 3 janvier.

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Les sanctions américaines pèsent contre le secteur pétrolier iranien, mais aussi, selon Téhéran, sur sa capacité à faire face à la pandémie due au nouveau coronavirus, en restreignant ses capacités à emprunter sur le marché international.

Demande d’une ligne de crédit d’urgence

Sur le papier, les biens humanitaires (médicaments, équipements médicaux notamment) échappent aux sanctions mais, en réalité, les banques internationales préfèrent refuser une transaction impliquant l’Iran, quel que soit le produit concerné, plutôt que de courir le risque de s’exposer à des représailles américaines.

Téhéran a annoncé en mars avoir demandé au Fonds monétaire international une ligne de crédit d’urgence pour un montant pouvant s’élever à environ 5 milliards de dollars. Mais Washington a annoncé n’avoir aucune intention d’autoriser un tel prêt, accusant Téhéran d’utiliser ses ressources pour financer « le terrorisme à l’étranger ».

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L’Iran a enregistré officiellement près de 5 400 morts du Covid-19 et environ 86 000 cas de contamination, soit le bilan le plus lourd du Moyen-Orient. Certains, à l’étranger comme à l’intérieur du pays, estiment que ces chiffres sont sous-estimés, évoquant quatre à cinq fois plus de morts.

Le Monde avec AFP et Reuters

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