Macron, coupable idéal pour Matteo Salvini et Luigi Di Maio

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Faute de s’entendre sur le terrain de la politique intérieure, les deux chefs du gouvernement italien ont trouvé au sujet du président français matière à alliance, analyse Jérôme Gautheret, notre correspondant en Italie.

Par Jérôme Gautheret Publié aujourd’hui à 06h30

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Le premier ministre italien Giuseppe Conte au Parlement européen à Strasbourg, le 12 février.
Le premier ministre italien Giuseppe Conte au Parlement européen à Strasbourg, le 12 février. VINCENT KESSLER/REUTERS

Analyse. La scène est d’une violence symbolique inédite. Pour son premier discours devant le Parlement européen, mardi 12 février à Strasbourg, le président du conseil italien, Giuseppe Conte, s’est exprimé face à un auditoire largement hostile, dans un hémicycle à moitié vide. Puis le premier ministre italien a encaissé, stoïque, les attaques des représentants des partenaires de l’Italie. Un peu sonné, il a riposté contre Guy Verhofstadt, qui, dans un excellent italien, venait de le qualifier de « burattino » (pantin) aux mains des deux chefs politiques du gouvernement, Luigi Di Maio (Mouvement 5 étoiles, antisystème) et Matteo Salvini (Ligue, extrême droite) : « Le burattino, c’est celui qui obéit aux lobbies. »

La phrase a tourné en boucle dans les médias italiens, atténuant quelque peu l’impression générale laissée par ce moment : jamais le chef de gouvernement d’un des six États fondateurs de l’Union n’est apparu si isolé sur la scène européenne. Les raisons de cette douche froide sont multiples : de la question migratoire à l’affrontement contre la Commission de l’automne 2018, en passant par le veto du Mouvement 5 étoiles (M5S) empêchant l’adoption d’une position européenne dans la crise vénézuélienne, sans oublier, naturellement, les attaques contre Paris et la crise diplomatique qu’elles ont provoquée.

Une rhétorique agressive

Encore soutenu par une solide majorité d’Italiens, le gouvernement Conte a construit sa popularité depuis son entrée en fonctions, en juin 2018, sur une rhétorique agressive qui ne peut que se retourner contre lui dans une Union européenne dont le fonctionnement repose sur des alliances et des compromis.

Force est de constater toutefois qu’il n’avait pas vraiment le choix, tant ce gouvernement apparaît divisé. La fiscalité ? La Ligue veut baisser les impôts, les « 5 étoiles » augmenter les dépenses. Le tunnel Lyon-Turin ? Di Maio est contre, Salvini est pour. La réforme de la justice ? Les grillinistes veulent réformer les règles de prescription, la Ligue ne veut pas y toucher… Dès lors, même en se tenant à la lettre du « contrat » conclu entre la Ligue et les « 5 étoiles », les conflits sont inévitables. Ils ne peuvent se résoudre qu’en « congelant » certains dossiers, ou en organisant des diversions par la désignation d’un ennemi extérieur. En la matière, l’UE et la France font parfaitement l’affaire.

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