L’urne ou la plage ? Jour de vote en Grèce pour les élections législatives anticipées

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Dans le quartier rebelle d’Exarcheia, la figure d’Alexis Tsipras n’a pas toujours laissé un bon souvenir.

Par Publié aujourd’hui à 18h53, mis à jour à 19h52

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Dans un bureau de vote d’Athènes, le 7 juillet.
Dans un bureau de vote d’Athènes, le 7 juillet. STRINGER / REUTERS

C’est un temps à aller à la plage plutôt qu’au bureau de vote. D’ailleurs, Danae a enfilé son maillot sous son débardeur pour pouvoir partir se baigner directement après avoir glissé son bulletin dans l’urne. D’ailleurs, nombre des quelque 10 millions d’électeurs grecs semblaient avoir opté directement pour la plage, dimanche 7 juillet, à l’occasion des législatives anticipées convoquées par le gouvernement de gauche radicale d’Alexis Tsipras. Canicule écrasante, absence de suspense face à la victoire annoncée de Nouvelle-Démocratie (droite conservatrice) de Kyriakos Mitsotakis ou début des vacances scolaires ? Quelle que soit la raison, les électeurs ne se pressaient pas l’école primaire n° 37 d’Athènes, rue Koletti, en plein centre du quartier rebelle d’Exarcheia, pour les premières élections depuis la fin du plan d’aide en 2018.

Théâtre du soulèvement de l’Ecole polytechnique de 1973 contre la dictature des colonels, puis des émeutes de 2008 après l’assassinat d’un jeune manifestant par un policier, Exarcheia est devenu, à la faveur de la crise de la dette, un quartier autonome, lieu d’autogestion et d’implantation anarchiste. Les graffitis politiques qui couvrent les murs des immeubles et les banderoles anti-Airbnb résument l’état d’esprit de défi des habitants. Une demi-douzaine de squats se sont implantés dans des immeubles à l’abandon : on y donne des cours gratuits pour les migrants, nombreux dans le quartier depuis la vague massive d’arrivées de 2015. Plusieurs d’entre eux ont été pris en main par des réseaux de trafic de drogue et attendent le client à l’ombre des arbres de la place principale du quartier. La police se tient à 300 mètres de là, mais se risque rarement sur la place pour éviter de déclencher des affrontements avec les groupes anarchistes.

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L’abstention, menace pour Tsipras

Pendant la courte campagne électorale, Nouvelle-Démocratie a fait d’Exarcheia le symbole du laxisme sécuritaire et de Syriza, le parti de gauche radicale du premier ministre Alexis Tsipras. Un candidat de la formation de droite est même venu filmer une vidéo en catimini à 6 heures du matin sur la place principale du quartier. Il y déclare en substance, tout en jetant des coups d’œil inquiets par-dessus son épaule : à partir du 8 juillet, Nouvelle-Démocratie va « nettoyer » Exarcheia, ses anarchistes, ses dealers et ses migrants. Sa déclaration et son air inquiet ont été largement moqués sur les réseaux sociaux. N’empêche, l’épisode résume bien la volonté de revanche de la droite, chassée du pouvoir en 2015 par Syriza.

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