l’universitaire Benny Tai, une figure du mouvement prodémocratie, licencié

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Le professeur de droit Benny Tai avant son entrée, le 10 avril 2019, à la cour des magistrats de West Kowloon, à Hongkong.

Son licenciement a suscité émoi et colère à Hongkong. Benny Tai, professeur de droit de 56 ans, est une des figures du mouvement prodémocratie hongkongais. L’universitaire a annoncé mercredi 29 juillet qu’il a été limogé par une commission disciplinaire de l’Université de Hongkong (HKU), une décision qu’il estime guidée par Pékin. Il avait déjà été incarcéré l’an passé pour son rôle dans le « mouvement des parapluies », cette mobilisation globalement pacifique qui avait paralysé en 2014 l’ex-colonie britannique pendant 79 jours et suscité l’ire des autorités chinoises.

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Benny Tai a précisé mercredi sur Facebook qu’il allait faire appel, et a interpellé la chef de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, nommée par Pékin. « Carrie Lam ne peut se dérober face à ses responsabilités dans l’érosion des libertés académiques de Hongkong », a déclaré M. Tai, en accusant Pékin d’avoir influencé la décision de l’université.

M. Tai est une figure de proue du camp prodémocratie, avocat inlassable de la non-violence. Il est souvent la cible de violentes critiques des autorités chinoises. Le Bureau de liaison, qui représente le gouvernement chinois dans la région semi-autonome, a diffusé mardi 28 juillet un communiqué saluant son licenciement et qualifiant M. Tai de « maléfique ».

« Martyr de la désobéissance civile »

Son licenciement a suscité la consternation dans cette ville qui a connu sept mois sans précédent de contestation de l’influence chinoise, et à laquelle Pékin vient d’imposer une nouvelle loi très controversée sur la sécurité nationale.

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« Benny Tai est devenu un martyr de la désobéissance civile », affirme Joseph Chan, un professeur de sciences politiques de la Hongkong University (HKU), sur sa page Facebook. « L’Université de Hongkong a sacrifié sa réputation et ne pourra garder la tête haute au sein de la communauté universitaire mondiale », a-t-il ajouté, en parlant d’une « énorme tache » dans l’histoire de l’établissement.

Sophie Richardson, spécialiste de la Chine au sein de l’organisation non gouvernementale Human Rights Watch, a estimé que les universités du monde entier devaient désormais revoir leurs relations avec la HKU. « Il est temps de prendre la parole face à ce scandale », a-t-elle dit à l’adresse des universités.

« Pékin s’en prend désormais aux libertés académiques de HK », a tweeté de son côté Joshua Wong, figure du « mouvement des parapluies ». La HKU n’a toujours pas publié de communiqué expliquant le limogeage de Benny Tai, ni répondu aux demandes d’éclaircissements de l’Agence France-Presse (AFP).

Condamné à 16 mois de détention en 2016

Benny Tai fut un des fondateurs en 2013 du mouvement « Occupy Central ». Il avait été condamné en avril 2019 à seize mois de détention pour sa responsabilité dans le « mouvement des parapluies ».

Plus récemment, il était un des organisateurs des primaires organisées dans l’optique des législatives de septembre par le camp démocratique, auxquelles 600 000 Hongkongais avaient pris part. Le Bureau de liaison avait jugé ces primaires illégales au regard de la nouvelle loi sur la sécurité et accusé « le gang de Benny Tai » qui les avait organisées de chercher à provoquer une « révolution ».

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Le Monde avec AFP



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